| ||
 | ||
[29/01/2007 20:53:05] MONTREAL (AFP) Les groupes canadien Abitibi-Consolidated et américain Bowater, affectés par la baisse de leurs ventes de papier-journal en Amérique du Nord, ont annoncé lundi qu’ils fusionnaient pour réduire leurs coûts, créant ainsi le huitième producteur de bois et de papier dans le monde. Le nouveau groupe, qui va être appelé AbitibiBowater Inc, sera le troisième du secteur en Amérique du Nord, avec un chiffre d’affaires totalisant 7,9 milliards américains (9,3 milliards de dollars canadiens). AbitibiBowater va contrôler 32 usines de pâte à papier et 35 usines de bois situées dans l’est du Canada et le sud-est des Etats-Unis pour une capacité de production de 11,3 millions de tonnes de pâte par an et de 7,3 millions de mètres cubes de bois. Les deux groupes anticipent des économies d’échelle de l’ordre de 250 millions de dollars américains par an. Les seuls licenciements prévus pour l’instant seront consécutifs à la fermeture du siège social de Bowater, à Greenville (Caroline du Sud, sud-est des Etats-Unis), “mais nous ne savons pas combien il y en aura”, a déclaré à la presse l’actuel patron du groupe américain David Patron, qui deviendra PDG d’AbitibiBowater. AbitibiBowater, qui aura son siège à Montréal, ne prévoit pas pour l’instant de fermeture d’usines, mais s’il y en a, elles seront “dictées par le marché”, a précisé John Weaver, actuel patron du canadien qui deviendra directeur exécutif du nouveau groupe. Cette fusion, qui doit être finalisée au troisième trimestre 2007, s’annonce “positive à plus long terme” pour l’industrie du papier, mais son approbation par les autorités de la concurrence pourrait être compliquée, a estimé Pierre Lacroix, analyste de Valeurs mobilières Desjardins à Montréal. “Puisque AbitibiBowater possédera environ 55 à 60% de la capacité de papier-journal en Amérique du Nord et que sa concentration sera aussi élevée dans le papier d’impression, nous prévoyons que cette transaction sera très complexe du point de vue (des autorités de la concurrence), ce qui pourrait mener à des cessions (d’actifs) ou à la fermeture (d’usines)”, a-t-il ajouté. L’annonce de la fusion était bien accueillie par le marché, puisque les actions d’Abitibi et de Bowater gagnaient plus de 20% dans l’après-midi à la Bourse de New York. Vendredi dernier, les deux groupes avaient une capitalisation boursière combinée totalisant, hors options, 2,4 milliards de dollars US. Les deux groupes sont déficitaires, Abitibi depuis deux ans, Bowater depuis six ans, et ont dû multiplier les annonces de licenciements ces dernières années en raison d’une surcapacité de production de papier-journal et de la crise dans le sciage du bois au Canada . Les actuels actionnaires de Bowater posséderont 52% du capital de la nouvelle entité et ceux de Abitibi-Consolitaded 48%. L’actuel patron de Bowater prévoit “pour 2007 une autre année très difficile pour le papier-journal en Amérique du Nord”, non seulement en raison de la baisse de la demande sur ce continent mais aussi de l’arrivée de concurrents étrangers. “La bonne nouvelle, c’est que la consommation mondiale croît”, a-t-il toutefois noté. “Le gros changement ces cinq dernières années, c’est que la Chine est passée du statut d’importateur net à exportateur net”, a précisé pour sa part John Weaver. Actuel numéro un nord-américain du papier-journal, Abitibi-Consolidated emploie 13.500 personnes pour un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 4,5 milliards de dollars américains. Important producteur de papier, Bowater emploie 8.000 personnes pour un chiffre d’affaires de l’ordre de 3,5 milliards de dollars. La transaction devra être approuvée par les deux tiers des actionnaires d’Abitibi et par une majorité de ceux de Bowater. |
||
|