Alitalia : onze candidats répondent à l’appel d’offres

 
 
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Un avion de la compagnie Alitalia sur le tarmac de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, près de Paris (Photo : Jack Guez)

[30/01/2007 13:51:37] ROME (AFP) Le gouvernement italien s’est félicité mardi du nombre élevé de candidats à la reprise de sa participation dans Alitalia mais les jeux sont loin d’être faits et laissent encore de la place à de nouveaux prétendants.

Onze groupes ont “manifesté leur intérêt” pour le rachat d’au moins 30,1% du capital de la compagnie italienne en difficulté, une première étape qui ne les engage nullement à déposer une offre.

Air France-KLM “regarde ce qui se passe” et l’opportunité de nouer des alliances opérationnelles “viendra dans un second temps”, a reconnu le ministre des Transports Alessandro Bianchi.

La compagnie franco-néerlandaise n’a pas déposé de dossier, estimant que les conditions n’étaient pas réunies pour un rachat mais entend poursuivre sa coopération avec Alitalia, dont elle détient déjà 2%, et est liée via un accord commercial au sein de l’alliance Skyteam.

“Le nombre de propositions présentées est élevé et j’espère que leurs projets seront de haut niveau”, a déclaré le chef du gouvernement italien, Romano Prodi, cité par les agences italiennes depuis Addis Abeba.

Les investisseurs ont salué ce premier résultat, le titre gagnant 3,93% à 1,14 euro à 12H15 GMT dans un marché en léger recul.

Sur les onze dossiers présentés, quatre ont de sérieuses chances de l’emporter, selon les analystes: le fonds italien Management e Capitali, créé par l’homme d’affaires Carlo De Benedetti, le fonds américain Texas Pacific Group (TPG), la banque italienne Unicredit et la holding du fondateur de la compagnie aérienne italienne Air One.

Les onze candidatures vont être examinées par le ministère de l’Economie et sa banque conseil, qui sélectionneront les plus sérieuses.

La proposition-provocation d’un professeur d’aéronautique gagnant 1.250 euros par mois et celle d’un groupe d’entrepreneurs spécialisés dans la céramique franchiront ainsi difficilement cette première étape.

Les candidats retenus auront encore la possibilité de s’allier avec de nouveaux venus avant de déposer des offres fermes.

“Les uns et les autres ont besoin de partenaires, financier ou industriel, pour mener à bien leur projet”, estime un analyste de Mediobanca sous couvert d’anonymat.

Parmi les favoris en course, la plupart ont indiqué qu’ils rechercheraient des alliés.

Ainsi TPG “entend inviter des investisseurs et conseils italiens et étrangers à s’associer dans un consortium ad hoc”. Le fonds a déjà une expérience dans le transport aérien avec le redressement de Continental Airlines et il est candidat à l’achat de l’australien Qantas.

De son côté, le fonds de M. De Benedetti s’est déjà allié avec une banque américaine, Goldman Sachs, avec le fonds Cerberus et avec un expert du secteur aérien, Alcide Leali, ancien patron de la compagnie italienne Air Dolomiti.

Carlo Toto, le fondateur de la compagnie Air One est considéré comme un prétendant sérieux en raison de son alliance commerciale avec Lufthansa.

Il se présente au travers d’une holding, Ap Holding, dotée d’un capital de 300 millions d’euros qui proviendraient, selon la presse, de Banca Intesa.

Restée secrète jusqu’à la présentation des dossiers, la candidature de la banque Unicredit est aussi considérée comme très sérieuse. “Nous faisons notre métier de banque d’investissement”, s’est contenté d’indiquer son patron, Alessandro Profumo, refusant d’indiquer qui étaient ses alliés.

Le gouvernement italien qui avait parlé de six mois en décembre pour boucler la vente de sa participation est aujourd’hui très flou sur les délais, parlant de “quelques mois” comme le ministre des Transports.

 30/01/2007 13:51:37 – © 2007 AFP