L’UE salue la réduction du déficit français, Thierry Breton jubile

 
 
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Les ministres des Finances français et anglais, Thierry Breton (d) et Gordon Brown (g), plaisantent lors d’une réunion à Bruxelles, le 30 janvier 2007 (Photo : Gérard Cerles)

[30/01/2007 15:46:17] BRUXELLES (AFP) L’Union européenne a reconnu mardi que la France avait redressé la situation de ses finances publiques, au grand plaisir du ministre français des Finances Thierry Breton, qui a vanté son bilan, à l’approche des échéances électorales majeures du printemps.

Réunis à Bruxelles, les ministres des Finances des 27 ont abrogé la procédure de déficit excessif qui visait la France depuis 2003, tout en l’invitant à poursuivre ses efforts de redressement.

Le déficit public de la France “a été réduit d’une manière crédible et durable”, ont-ils déclaré dans un communiqué, notant toutefois que la dette française (65,4% du PIB en 2006) restait “supérieure à la valeur de référence de 60% l’UE” et le serait encore en 2008.

Le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück, dont le pays préside l’UE, a estimé que “l’Europe était sur la bonne voie” pour l’amélioration des finances publiques.

M. Breton a salué “un jour important” et souligné que “la France (était) le premier grand pays de la zone euro” à bénéficier de cette mesure d’abrogation.

L’UE avait lancé cette procédure contre la France en 2003, après que le déficit public français eut dépassé l’année précédente le plafond de 3% permis par le Pacte européen de stabilité et de croissance.

Paris ayant ramené le déficit à 2,9% en 2005, puis à 2,7% en 2006, et s’étant engagé à conduire son budget vers l’équilibre d’ici 2010, les grands argentiers européens ont suivi l’avis de la Commission européenne et levé la procédure.

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Evolution du déficit français entre 1999 et 2006.

M. Breton a souhaité qu’ils en fassent autant prochainement pour l’Allemagne et l’Italie. Berlin a de fait diminué son déficit public bien davantage que la France l’an dernier, le ramenant à 2% du PIB, contre 3,2% en 2005.

Ce satisfecit européen, à quatre mois des élections présidentielle et législatives, a évidemment réjoui le ministre français, qui avait fait du redressement des finances publiques son cheval de bataille.

Il s’est offert, devant les journalistes, le plaisir de triompher, s’attribuant le mérite du retour à l’ordre des finances publiques françaises.

“Dès mon premier jour à Bercy (le ministère des Finances, le 25 février 2005), je me suis attelé à cette tâche”, a-t-il dit. “J’ai fait en sorte de remettre la France sur les rails et de démontrer que c’était possible”.

M. Breton aura aussi été bien aidé par la reprise économique en France et dans la zone euro en 2006, qui a apporté des recettes fiscales supplémentaires, comme l’a remarqué le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia. Ce dernier a demandé à Paris “de poursuivre ses efforts” pour réduire le déficit structurel, la “marge de correction” étant actuellement “insuffisante”, selon lui.

La Commission a aussi mis en garde la France contre les risques de dépenses exagérées pendant cette année électorale, lui recommandant de surveiller de près les dépenses de l’Etat et des collectivités locales.

M. Breton s’est montré confiant sur ce point.

“Nous venons de démontrer que Bercy était désormais câblé pour tenir ses engagements” et “dégager les marges de manoeuvre nécessaires” “pour que quelque soit la majorité issue des urnes dans quelques mois”, la “France puisse poursuivre ses efforts”, a-t-il déclaré.

Rappelant son engagement derrière Nicolas Sarkozy, le favori parmi les candidats de droite, M. Breton s’est toutefois refusé à chiffrer le coût des promesses électorales du président de l’UMP, alors qu’une polémique a éclaté en France sur le financement des programmes électoraux des candidats à la présidentielle.

 30/01/2007 15:46:17 – © 2007 AFP