[30/01/2007 08:44:45] PARIS (AFP) Alain Minc a annoncé mardi qu’il allait démissionner du conseil d’administration de Vinci, à la suite du rachat de 5% du groupe de BTP par l’homme d’affaires François Pinault, dont il est conseiller, et il a indiqué qu’il souhaitait aussi quitter le conseil de Valeo. “Je démissionne du conseil de Vinci”, indique dans un entretien au quotidien économique La Tribune Alain Minc, président de la société de conseil AM Conseil et du conseil de surveillance du journal Le Monde. Accusé de conflit d’intérêt alors que la holding de François Pinault, Artémis, détient depuis une dizaine de jours 5,1% du capital de Vinci, Alain Minc assure: “Je savais qu’il (Pinault) regardait Vinci mais il ne m’a parlé ni de son investissement ni du rythme de ses achats.” En revanche, dit-il, “la direction de Vinci, dont le pouvoir est branlant depuis les conditions baroques de sa nomination, y a vu une occasion de poursuivre l’épuration stalinienne contre les administrateurs ayant pris position pour (l’ancien président de Vinci) Antoine Zacharias”. Antoine Zacharias, qui souhaitait le départ du directeur général Xavier Huillard en raison de “divergences stratégiques”, avait dû démissionner de son poste en juin, désavoué par les administrateurs. Xavier Huillard avait dénoncé la rémunération jugée exorbitante de M. Zacharias. Le PDG de Nexity, Alain Dinin, pressenti un temps pour remplacer M. Huillard, a pour sa part démissionné du conseil d’administration de Vinci en décembre. “Un conseil, c’est un lieu où l’on débat. Ce que la direction de Vinci conteste”, regrette Alain Minc. “Mon départ va lui apparaître comme une victoire mais c’est une victoire à la Pyrrhus”, ajoute-t-il. Alain Minc s’élève par ailleurs contre le “culte de l’indépendance” imposée aux administrateurs. “Au nom de celle-ci, il n’y aura plus de place dans les conseils pour les banquiers d’affaires, les avocats, les conseillers, tous expérimentés”, qui seront remplacés par “une ex-gouverneur de la banque centrale de Moldavie, des Prix Nobel de médecine, des professeurs de sociologie, gens très respectables mais inexpérimentés”, regrette-t-il. “Ce mouvement est si fort que j’ai décidé de renoncer lors de prochaines assemblées générales à tous mes mandats dans des sociétés cotées”, poursuit-il, citant, outre Vinci, l’équipementier automobile Valeo. Selon la base de données Dafsaliens, M. Minc est également administrateur de la Fnac, société non cotée, filiale du groupe français de luxe et de distribution PPR. |
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