Marseille : enquête sur l’annulation des vols de Ryanair vers le Maroc

 
 
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Deux avions de la compagnie irlandaise à bas coûts Ryanair, le 8 novembre 2006 à l’aéroport de Marseille-Marignane (Photo : Anne-Christine Poujoulat)

[30/01/2007 12:28:50] MARSEILLE (AFP) La compagnie irlandaise à bas coûts Ryanair fait l’objet d’une enquête du parquet de Marseille après l’annulation en novembre de l’ensemble de ses vols entre sa nouvelle base marseillaise et le Maroc, et les plaintes de dizaines d’usagers s’estimant lésés.

“A l’heure actuelle, nous avons reçu plus de 40 plaintes et nous en sommes au stade de l’enquête préliminaire”, a indiqué à l’AFP une source judiciaire au pôle économique et financier du parquet de Marseille.

“Sans préjuger de l’issue de la procédure, les gens se plaignent d’avoir acheté des billets pour un voyage qui n’a pas pu être réalisé pour la simple raison que la compagnie n’avait pas les autorisations nécessaires. Il y a manifestement un comportement anormal qui peut se rapprocher de la publicité mensongère”, a estimé cette source.

En mai, à grand renfort de publicité vantant ses vols promotionnels à un centime d’euro (hors taxes d’aéroport) depuis sa base de l’aéroport de Marseille-Marignane, Ryanair avait mis à la vente quelque 3.000 billets à destination de Fez, Marrakech et Oujda, au Maroc.

Les vols étaient programmés à partir de novembre mais les clients qui avaient acheté leur billet, avaient entre-temps été prévenus par courrier électronique qu’ils étaient reportés au 1er décembre. Finalement, la compagnie irlandaise avait annoncé le 16 novembre que tous ses vols en direction du Maroc au départ de Marseille étaient reportés sine die.

L’ouverture de ces lignes était en effet conditionnée à l’accord “ciel ouvert” entre le Maroc et l’Union européenne, pas encore signé lorsque les billets ont été mis en vente et finalement ratifié le 12 décembre.

Selon Bernard Mosca, un Marseillais qui a créé une association pour rassembler tous les passagers lésés, environ 70 plaintes au total ont déjà été déposées auprès de différents tribunaux français.

Interrogé par l’AFP, Matthieu Glasson, responsable des ventes de Ryanair pour la France, s’est défendu de toute manoeuvre frauduleuse. Contrairement à l’association de Bernard Mosca, il assure également que tous les passagers qui ont fait la demande dans les formes, ont été “remboursés à 100%” dans les délais prévus après l’annulation des vols.

“On vole déjà depuis novembre vers le Maroc depuis Londres-Lutton, on a été un peu naïfs, mais en aucune façon ce n’était de la publicité mensongère”, affirme-t-il.

“Juste avant le début des liaisons, nous avons été contactés par la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) qui nous a dit que l’accord +open skies+ avait pris du retard”, explique-t-il.

“Les vols ont été reportés au 1er décembre. Mais à aucun moment après, la DGAC ou qui que ce soit ne nous a dit que le processus serait beaucoup plus long, de l’ordre de six mois. C’est de la rétention d’information. Je pense clairement que c’est un coup bas!”, accuse le responsable de Ryanair.

“Pourquoi ces reports ? Nous volons déjà vers la Maroc au départ de Londres et Francfort. Dans l’UE, seule la France a décidé de prendre le processus de ratification le plus long, en le faisant passer devant les deux chambres du Parlement, alors même que les parlementaires français ne peuvent que prendre acte de cet accord européen, déjà en vigueur”, s’insurge Matthieu Glasson.

Selon lui, il pourrait s’agir d’une volonté délibérée des autorités françaises de nuire à Ryanair au moment où Air France lance des lignes “semi low-cost”, également sur Fez, Marrakech et Oujda.

 30/01/2007 12:28:50 – © 2007 AFP