Des firmes brésilienne et indienne se disputent le sidérurgiste britannique Corus

 
 
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Le logo de Corus

[30/01/2007 16:58:06] LONDRES (AFP) Le brésilien CSN et l’indien Tata Steel ont commencé mardi à se disputer aux enchères le sidérurgiste britannique Corus, confirmant, sur fond de consolidation du secteur, l’essor des économies émergentes après le rachat d’Arcelor par Mittal et celui d’Oregon par Evraz.

La procédure, ordonnée par le régulateur des fusions-acquisitions au Royaume-Uni, intervient alors que les deux groupes tentent depuis trois mois de racheter le deuxième aciériste européen pour plus de huit milliards d’euros.

Les enchères ont débuté à 16H30 GMT et devaient durer environ dix heures, avec neuf tours d’enchères au maximum. Le résultat sera annoncé à Londres par le Takeover Panel mercredi à 03H00 GMT. Si les neuf tours ne sont pas achevés à ce moment-là, les enchères seront suspendues jusqu’à mercredi 16H30 GMT, pour une nouvelle annonce jeudi à 03H00 GMT, et ainsi de suite.

L’affaire pourrait cependant se régler dès la première nuit, Tata Steel étant disposé, selon des rumeurs rapportées dans la presse, à mettre jusqu’à 10 milliards d’euros sur la table.

Corus avait accepté en octobre une première offre d’achat du groupe indien, d’un montant de 455 pence par action, puis une autre le 10 décembre, augmentée à 500 pence par action.

Mais il avait donné sa préférence, le lendemain, au brésilien Companhia Siderurgica Nacional, qui proposait 515 pence par action, soit 5,8 milliards de livres (8,8 milliards d’euros) au total en incluant 900 millions de dette.

Le régulateur avait alors ordonné aux deux candidats de relever leurs offres avant le 30 janvier, faute de quoi il organiserait des enchères formelles pour les départager, procédure rare dont les horaires exceptionnels sont dus au décalage avec le Brésil et l’Inde.

Quel que soit le vainqueur, le nouveau groupe sera le cinquième aciériste mondial avec une production d’environ 25 millions de tonnes par an. Il emploiera entre 50.000 et 90.000 personnes.

La bataille que se livrent CSN et Tata illustre une nouvelle fois la montée en puissance des pays émergents sur la scène économique internationale, aux dépens des vieilles puissances traditionnelles et dans un secteur – la métallurgie – qui a longtemps fait leur force.

L’an dernier, le sidérurgiste européen Arcelor a été racheté pour 27 milliards d’euros par le leader mondial du secteur, Mittal Steel, empire étendu aux quatre coins du monde par l’homme d’affaires indien Lakshmi Mittal. L’américain Oregon Steel Mills a été repris par le russe Evraz.

L’acier n’est pas le seul terrain de chasse des entreprises indiennes. United Breweries, troisième mondial des vins et spiritueux, est en passe d’acheter le fabricant écossais de whisky Whyte&Mackay, alors que le groupe pharmaceutique Ranbaxy convoite la division de médicaments génériques de l’allemand Merck KGaA, évaluée à quatre milliards d’euros.

Corus, né en 1999 de la fusion entre British Steel et le néerlandais Hoogovens, est dirigé par le Français Philippe Varin. Le groupe souhaitait depuis longtemps s’allier à un concurrent disposant de minerai de fer, composant de base de l’acier dont les prix augmentent fortement depuis trois ans, au détriment des sidérurgistes qui l’achètent aux compagnies minières.

Or, CSN et Tata disposent tous deux de mines de fer et leurs marchés domestiques, en forte croissance, sont avec la Chine les moteurs de la demande mondiale d’acier.

 30/01/2007 16:58:06 – © 2007 AFP