[30/01/2007 18:38:40] PARIS (AFP) Le marché des “services à la personne” ou emplois à domicile, sur lequel le ministère de l’Emploi fonde de grands espoirs pour réduire le chômage, voit se développer plusieurs enseignes nationales, associatives ou, commerciales, chargées de structurer une offre croissante. Longtemps du ressort du monde associatif ou limité à de petites structures locales ou régionales, le secteur des services à la personne -qui va de la garde d’enfants au soutien informatique à domicile- a vu son offre s’accroître ces dernières années. Le plan de développement des services à la personne lancé en 2005 par le ministre de l’Emploi et de la Cohésion sociale Jean-Louis Borloo a permis la création d’une multitude d’entreprises de services, dont le nombre a augmenté à 12.000, privées ou associatives. Quinze enseignes de portée nationale, servant à mettre en relation les prestataires et les millions de clients potentiels ont été lancées, dans un secteur qui a créé 130.000 emplois en 2006, et employait 1,5 million de salariés à la fin de l’année. Elles permettent à “toute personne de pouvoir accéder simplement” aux services à la personne, afin “d’améliorer leurs conditions de vie”, a souligné mardi Jean-Louis Borloo, venu assister au lancement officiel de deux nouvelles enseignes, lancées par le Groupe Crédit Agricole. Ces deux enseignes, qui font suite à celle de La Poste, présentée en janvier, devraient offrir, d’ici 5 ans à près de 800.000 ménages, des services aussi variés que la garde d’enfants, les travaux ménagers, l’aide à domicile, le soutien scolaire, ou encore l’assistance informatique. Certaines de ces enseignes sont à vocation “grand public”, et présentent des synergies entre banques, assurances et prestation de services à la personne, comme Personia qui regroupe l’ADMR (aide à domicile en milieu rural), le Crédit mutuel et AG2R, ou encore Fourmi verte (Familles rurales, Groupama, société sociale agricole).
D’autres sont au contraire destinées principalement aux clients des différents partenaires de l’enseigne, comme Séréna (Groupe Caisse d’Épargne, MAIF, MACIF, MGEN), ou Domiserve (AXA, Dexia Crédit Local). Les enseignes sont “l’élément essentiel, la cheville ouvrière, entre la demande et l’offre de services”, assure Laurent Hénart, président de l’Agence nationale des services à la Personne (ANSP). L’économie du secteur est “extrêmement atomisée, avec des milliers de clients, et une offre très variée, allant de grandes structures à des entreprises de très petites tailles, voire des salariés indépendants”, rappelle-t-il. Les enseignes permettent également selon lui de développer la professionnalisation d’un secteur qui a encore trop souvent l’image de “petits boulots”, et d’améliorer les conditions de travail des salariés. Elles peuvent en effet plus facilement “offrir des formations”, par exemple sur des métiers voisins, afin d’arriver à terme à des temps complets. L’an dernier “le secteur a déjà crée 130.000 emplois nouveaux, alors que tous les leviers n’étaient pas actionnés”, souligne M. Hénart. “Il manquait de véritables poids lourds de l’économie, qui vont viabiliser les emplois du secteur”, estime-t-il. Mais, “le problème de l’emploi au sens Borloo, c’est qu’il ne parle pas en équivalents temps plein. C’est un peu ça (…) quand il parle des services à la personne. Mais est-ce qu’un emploi de quelques heures est un vrai emploi, suffisant pour survivre?”, s’interrogeait mardi Eric Heyer, directeur-adjoint du département analyse et prévision de l’OFCE devant l’Association des journalistes de l’information sociale (AJIS). |
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