[31/01/2007 13:39:40] FRANCFORT (AFP) La croissance retrouvée en Allemagne continue de porter ses fruits sur le marché du travail, amené à poursuivre sa décrue cette année alors que le pays devrait rapidement digérer la hausse de la TVA, selon des chiffres publiés mercredi. “Le gouvernement garde l’ambition de réduire encore le chômage (…) Nous pourrons encore réussir des choses sur le marché du travail en 2007. Cette année pourrait être bonne” pour l’emploi, a déclaré mercredi le ministre du Travail social-démocrate Franz Müntefering après la publication des chiffres de janvier. Le taux de sans-emploi a certes grimpé à 10,2%, après 9,6% en décembre, selon les données brutes qui font référence dans le débat public. Leur nombre a augmenté de 239.000 à 4,247 millions, mais beaucoup moins que d’ordinaire pour un mois de janvier où le froid paralyse les activités de plein air, notamment dans le bâtiment. “La bonne conjoncture a freiné l’augmentation saisonnière habituelle du chômage en janvier”, a expliqué le président de l’Agence pour l’emploi, Frank-Jürgen Weise, dans un communiqué. L’hiver exceptionnellement doux a aussi donné un coup de pouce, reconnaît-il. Il y a un an, en janvier 2006, le taux de chômage plafonnait encore à 12,1% et le nombre de chômeurs dépassait le seuil politiquement sensible des 5 millions. Nettoyés des variations saisonnières, les chiffres ont réservé une bonne surprise: le nombre de chômeurs a reculé de 106.000 personnes, alors que les économistes pariaient sur une baisse de seulement 40.000. Le taux de chômage en CVS, livré par la Bundesbank, est ainsi tombé à 9,5%, après 9,8% en décembre et 9,7% attendu. Au total, le nombre de chômeurs en CVS tombe sous les 4 millions à 3,976 millions, pour la première fois depuis la mi-2002.
“Il s’agit à nouveau de chiffres étonnamment bons”, a réagi Tobias Basse, analyste à la NordLB. C’est “presque trop beau pour être vrai”, renchérit Holger Schmieding, chef économiste en Europe de la Bank of America. Les craintes d’une cassure brutale de la croissance et d’une poussée d’inflation liées au passage de la Taxe sur la valeur ajoutée de 16% à 19% semble appartenir au passé. “Un chômage qui recule rapidement, une inflation basse et un beau rebond des ventes de détails (en décembre). On manque presque de mots pour décrire les bonnes nouvelles en provenance d’Allemagne”, estime Holger Schmieding. Et même si c’était prévu, le gouvernement en a ajouté une à la liste en relevant mercredi sa prévision de croissance pour 2007: il mise sur une hausse de 1,7% du Produit intérieur brut (PIB), contre 1,4% auparavant. En 2006, l’Allemagne avait réalisé sa meilleure performance depuis 2000, avec une croissance de 2,5%. La prévision du ministère de l’Economie reste prudente, de nombreux économistes jugeant les 2% à portée de main et même la très conservatrice Bundesbank tient une hausse de 1,75% pour possible. Le pays va certes souffrir de la TVA à 19%, dont les effets pourraient vraiment se faire sentir en février et en mars, quand les commerçants commenceront à répercuter la hausse dans leur prix de vente. Et le ralentissement attendu de la croissance mondiale est appelé aussi à réduire quelque peu la progression des exportations. Mais le nombre de chômeurs devrait poursuivre sa décrue, selon le ministère. Il compte sur un recul de 480.000 personnes cette année, avec un taux à 9,6%. En 2006, l’Allemagne comptait en moyenne 4,487 millions de sans-emploi, soit 10,8% de la population active. La performance de l’Allemagne, mais aussi de son voisin français, va continuer à profiter à l’ensemble de la zone euro. En décembre, le taux de chômage a, avec 7,5%, atteint son plus bas niveau depuis la création des statistiques pour cette zone en 1993, selon l’office européen Eurostat diffusé mercredi. |
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