[31/01/2007 15:09:13] OSAKA (AFP) Le PDG du groupe japonais Toyo Aluminium KK, Masao Imasu, a promis mercredi de maintenir les emplois de son usine à Accous (Pyrénées-Atlantiques) tout en exhortant le gouvernement français à lui donner rapidement les moyens d’y parvenir. “Nous allons continuer et renouveler nos efforts pour faire développer notre marché européen depuis Accous”, a déclaré M. Imasu à l’issue d’une rencontre avec le président PS de la Région Aquitaine, Alain Rousset, en visite à Osaka (ouest du Japon). Dans une déclaration signée entre MM. Imasu et Rousset, la société Toyal Europe, filiale de Toyo, s’est engagée à “maintenir sur le site d’Accous l’effectif actuel qui s’élève à 143 personnes”. En contrepartie, la Région Aquitaine s’engage notamment à “soutenir les projets d’investissements en recherche et développement de l’entreprise”. Jean Lassalle, député UDF de la circonscription d’Accous, avait fait une grève de la faim de 39 jours en 2006 pour obtenir le maintien de l’usine de Toyal en vallée d’Aspe car il craignait “une délocalisation masquée”. “Ce sont des petits pas dans la longue marche. Et nous sommes bientôt arrivés au sommet de la montagne”, a réagi M. Lassalle, actuellement à Tokyo. Le député doit être reçu vendredi par le PDG de Toyo. Il s’est “réjoui” que M. Rousset soit “venu confirmer au Japon son adhésion au protocole d’accord” signé entre l’Etat français et le groupe Toyo en avril 2006 à la suite du jeûne de M. Lassalle.
Le dossier n’est pas pour autant réglé car le groupe Toyo n’a toujours pas trouvé d’accord définitif avec l’Etat français et souligne “l’urgence” de la situation. En avril 2006, le groupe avait conclu un protocole d’accord avec le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, pour agrandir l’usine d’Accous après avoir voulu dans un premier temps acheter des terrains à Lacq, propriété du groupe pétrolier Total, situé à 65 km de là. M. Sarkozy avait alors assuré aux dirigeants japonais que “l’Etat (français), Total et les collectivités locales étaient prêts à compenser financièrement le surcoût éventuel de l’implantation à Accous”. En novembre, l’Etat et les collectivités ont soumis à Toyal Europe une première proposition sur l’aménagement d’une plateforme industrielle à Accous, proposant de prendre en charge 90% du coût total des travaux, estimé à quatre millions d’euros. Mais cette proposition, qui laisse une participation de 410.000 euros à l’entreprise, est “inacceptable” pour les dirigeants de Toyal. Toyal Europe a donc présenté une contre-proposition, en offrant une participation de 58.000 euros, correspondant au prix du terrain à Lacq. La négociation est en cours. “Il faut que le gouvernement français respecte sa parole (…) dans l’esprit du protocole, qu'(il) soit conscient que nous avons signé ce protocole dans une situation particulière et qu’il se mette à trouver une solution valable”, a déclaré M. Imasu. Le PDG a également souligné que le retard des travaux faisait perdre 100.000 euros par mois à son groupe. “Il nous est impossible de mener notre activité normalement et si ça continue nous allons nous faire dépasser par la concurrence”, a prévenu M. Imasu. |
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