Après Euronext, la Bourse de New York s’allie à celle de Tokyo

 
 
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Un Japonais devant un tableau d’une société de courtage, à Tokyo en juin 2006 (Photo : Kazuhiro Nogi)

[31/01/2007 21:30:58] NEW YORK (AFP) Les deux premières Bourses mondiales, celle de New York (Nyse) et celle de Tokyo, ont annoncé mercredi un projet d’alliance, qui, avec la fusion en préparation entre le Nyse et le groupe paneuropéen Euronext, créerait un vaste réseau boursier sur trois continents.

Les Bourses de New York et de Tokyo “préparent le terrain pour une potentielle alliance capitalistique” entre leurs deux marchés d’ici fin 2009, a indiqué le PDG du Nyse, John Thain, sans plus de détails, lors d’une conférence de presse donnée aux côtés de son homologue japonais, au siège du Nyse.

“Ce n’est pas une fusion, c’est une lettre d’intention pour explorer de futures relations”, a ajouté le président du Tokyo Stock Exchange (TSE), Taizo Nishimuro. Ce dernier a réaffirmé qu’il espérait que la Bourse de Tokyo serait “cotée en Bourse d’ici la fin 2009, ou avant”.

Cette annonce n’est pas une surprise, les deux patrons n’ayant pas caché, au cours des derniers mois, leur volonté de se rapprocher.

Pour John Thain, la Bourse de Tokyo constituait le “partenaire logique” après le rachat en cours du groupe paneuropéen Euronext, qui doit créer le premier marché boursier intercontinental du monde, valorisé à 22 milliards d’euros.

La Bourse de Tokyo, deuxième place financière mondiale derrière New York, et première d’Asie, avait de son côté annoncé dès octobre être en négociations avec le Nyse, tout en menant au même moment des discussions avec le London Stock Exchange (LSE), qui gère la Bourse de Londres.

Les médias japonais spéculent depuis plusieurs semaines sur une alliance capitalistique entre le Nyse et la Bourse de Tokyo, qui comprendrait un échange de participations de 10% à l’horizon 2009, après la privatisation du TSE qui ne devrait se produire au plus tôt qu’en 2008.

Un tel rapprochement créerait le premier groupe boursier mondial opérant 24 heures sur 24, sur trois continents, et dans les trois premières monnaies du monde, le dollar, le yen et l’euro.

Il intervient en pleine consolidation du secteur: la fusion du Nyse et d’Euronext devrait être finalisée début avril, alors que le grand concurrent du Nyse, la Bourse électronique Nasdaq, tente toujours de s’emparer du London Stock Exchange, dont il détient déjà près de 30%.

En s’alliant avec la Bourse de Tokyo, le Nyse, qui souffre d’une baisse de compétitivité, semble prendre une nouvelle longueur sur son concurrent américain, dans leur stratégie commune d’expansion mondiale.

Le Nyse vient déjà d’entrer au capital de la Bourse indienne National Stock Exchange (NSE) et dit aussi lorgner vers la Chine, des marchés “en pleine croissance qui représentent pour nous de nombreuses opportunités”, soulignait récemment John Thain.

Quant à la Bourse de Tokyo, elle évite ainsi de se marginaliser face à la montée en puissance d’autres marchés asiatiques.

“En s’alliant avec le premier marché financier du monde, le TSE espère pouvoir sauver sa peau”, expliquait Fumiaki Nakanishi, analyste chez SMBC Friend Securities à Tokyo, peu avant l’annonce officielle des deux groupes.

La Bourse japonaise avait aussi besoin de redorer son blason, après un krach spectaculaire en novembre 2005 qui lui avait valu de nombreuses critiques sur son système informatique, qu’elle a tardé à moderniser.

Selon les patrons des deux premières Bourses mondiales, le rapprochement va permettre de développer “de nouveaux produits” et “créer des opportunités sur le plan technologique” ainsi que sur le plan “des introductions en Bourse”.

Un “calendrier agressif de réunions pour continuer ces discussions” est prévu au cours des prochaines semaines, a souligné M. Thain, précisant que l’alliance “améliorerait l’accès des investisseurs” aux deux marchés.

 31/01/2007 21:30:58 – © 2007 AFP