L’économie de la zone euro résiste mieux que prévu début 2007

 
 
SGE.NOR29.310107135125.photo00.quicklook.default-245x299.jpg
Les pays de la zone euro

[31/01/2007 13:53:34] BRUXELLES (AFP) Chômage en baisse, inflation contenue, haut niveau de confiance, l’économie de la zone euro enregistre des bons signaux en ce début d’année, après une forte reprise en 2006, tandis que l’économie américaine connaît une baisse de forme.

“Il y a des éléments positifs” dans l’économie européenne, note Eric Chaney, chef économiste de Morgan Stanley: “le marché de l’emploi marche mieux et le taux de chômage est plus bas qu’on ne l’aurait imaginé”, “la productivité progresse, et l’Europe a regagné de la compétitivité”.

Le chômage, qui baisse depuis deux ans et demi, a atteint en décembre son plus bas niveau dans la zone euro depuis 1993, reculant à 7,5% (contre 7,6% en novembre). C’est un point de moins qu’un an auparavant (8,5% en décembre 2005), indique Eurostat.

Les séries statistiques concernant la zone euro ne remontent pas avant 1993, a rappelé l’office statistique européen. Le traité de Maastricht créant l’union économique et monétaire avait en effet été signé en 1993, et l’euro introduit en 1999.

Autre bonne nouvelle, plus inattendue, l’inflation est restée stable à 1,9% en janvier, alors qu’on attendait une nette hausse.

L’ensemble des économistes redoutaient une poussée des prix à la consommation en Allemagne, et par ricochet dans la zone euro (l’économie allemande représentant près du tiers de la zone) en raison de la forte hausse de TVA appliquée par Berlin à partir du 1er janvier. Mais l’inflation allemande s’est révélée moins forte que prévu.

Le taux d’inflation de la zone euro reste donc conforme à l’objectif de la Banque centrale européenne, qui est de “moins de 2%, mais proche de 2%”.

Enfin, les indicateurs de confiance économique pour janvier, publiés également mercredi, sont restés à un haut niveau, malgré une légère baisse. Pour la Commission européenne, l’indicateur de confiance des entreprises et des consommateurs reste “au-dessus de sa moyenne de long terme”, tandis que le climat des affaires indique que “la croissance de la production industrielle est solide” en ce début d’année.

“La croissance économique de la zone euro devrait se maintenir au-dessus de son potentiel (estimé à 2%), même si sa dynamique s’est ralentie début 2007, après la forte performance enregistrée l’an dernier”, commente Holger Schmieding, de la Bank of America.

Le gouvernement allemand a d’ailleurs relevé mercredi sa prévision de croissance pour cette année à 1,7%, contre 1,4% auparavant. Mais beaucoup d’instituts de conjoncture sont plus optimistes, tablant sur 1,75%, voire 2%.

Il y a deux semaines, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia avait évoqué un relèvement de la croissance de la zone euro, à plus de 2,6% en 2006 et presque autant en 2007. Les dernières prévisions de Bruxelles étaient de 2,6% en 2006 et 2,1% en 2007.

Les premières estimations d’Eurostat pour l’année 2006 seront connues le 13 février et la Commission publiera des prévisions révisées pour 2007 le 16 février.

L’Europe semble donc se rapprocher des Etats-Unis, qui doivent publier dans l’après-midi leurs chiffres de croissance pour 2006. Dans ses prévisions, l’OCDE table sur 3,3% en 2006, puis sur un ralentissement à 2,4% cette année.

“La convergence entre les Etats-Unis et l’Europe a commencé l’an dernier, mais la croissance des Etats-Unis restera supérieure grâce à une démographie et une population active plus dynamiques”, estime Eric Chaney.

“Les Etats-Unis marquent le pas, principalement à cause de la baisse du marché immobilier”, mais l’Europe va connaître un ralentissement aussi en raison de l’augmentation des impôts (en Allemagne et en Italie) dont “on ne mesure pas encore tous les effets”, juge Sylvain Broyer, d’Ixis-CIB.

 31/01/2007 13:53:34 – © 2007 AFP