[31/01/2007 22:11:19] NEW YORK (AFP) Le président George W. Bush a affirmé mercredi sa détermination à voir aboutir les négociations internationales pour libéraliser le commerce mondial mais, confronté aux nouvelles réalités américaines, il a dû demander l’aide du Congrès démocrate. M. Bush a dû exhorter le Congrès, où ses adversaires sont majoritaires depuis janvier, à reconduire son pouvoir de décision sur les accords commerciaux, sans lequel les négociations dites du “cycle de Doha” s’annoncent encore plus compliquées. M. Bush s’est livré dans un discours à New York à une défense ardente de son action économique, avec l’espoir de contrebalancer quelque peu les effets de la guerre en Irak, qui lui vaut une impopularité record sous sa présidence. Soucieux de montrer que ses deux dernières années à la Maison Blanche ne sont pas vouées à l’inaction, il a rappelé ses projets pour que l’économie nationale reste “souple et dynamique” et a présenté le libre-échange comme une chance pour les Américains. “Nous allons travailler dur pour le mener à son terme, nous sommes déterminés à la réussite du cycle de Doha”, a-t-il dit, faisant référence aux tractations à l’Organisation mondiale du commerce pour abaisser les obstacles à la circulation des produits agricoles ou industriels. Le succès du “cycle de Doha” aurait un “impact énorme” pour les Américains et dans le monde, a-t-il dit dans une allocution à laquelle la Maison Blanche s’est employée à donner toute la résonance possible en la situant entre les murs chargés d’histoire du Federal Hall et près de la Bourse. Le “cycle de Doha”, donné quasiment pour mort après son échec en juillet 2006, semble avoir été ranimé samedi à Davos (Suisse). Cependant, M. Bush risque de se retrouver dépourvu de la prérogative en vertu de laquelle le Congrès a le choix entre rejeter ou approuver sans les amender les accords négociés par l’administration. “Cette autorité doit expirer le 1er juillet, et je demande au Congrès de la renouveler”, a dit M. Bush, qualifiant la reconduction “d’essentielle”. M. Bush a dit s’attendre à ce que cela donne lieu à “un débat animé”, mais “couper l’Amérique du commerce mondial serait un désastre pour notre économie”. Un non-renouvellement risquerait de rendre encore plus difficiles les négociations à l’OMC, mais aussi les tractations en vue d’acccords bilatéraux de libre-échange avec la Corée du Sud ou la Malaisie. Le renouvellement est tout sauf acquis, tout comme l’approbation de plusieurs projets que M. Bush a défendus mais pour lesquels il a besoin du Congrès. Les démocrates rechignent à une reconduction de cette autorité commerciale sans clauses destinées à protéger les salariés et l’environnement. Ils contestent le tableau de l’économie dressé par M. Bush, affirmant que son action a laissé des millions d’Américains au bord du chemin et dessert les classes moyennes. Ils jouent du sentiment de précarité et des inquiétudes face à la libéralisation, qui pourraient peser lourd dans la campagne présidentielle débutante. Fait rare, M. Bush est intervenu dans la controverse sur la rétribution de certains PDG, à la lumière de révélations qui ont scandalisé les Américains. Il a réclamé que les Etats-Unis soient un “modèle de transparence et de bonne gestion”. Mais il a aussi défendu la vitalité de l’économie. Il s’est félicité des chiffres de la croissance pour 2006, publiés le même jour: 3,4%. Après son discours, il s’est offert un bain de foule imprévu parmi les courtiers à la Bourse voisine. “Quand le monde regarde l’économie américaine, ce qu’il voit, c’est une inflation faible, un chômage bas et l’une des croissances les plus rapides parmi les grands pays industrialisés”, a dit M. Bush, qui soumet son budget au Congrès la semaine prochaine. |
||
|