Le
secteur du textile/habillement en Tunisie est-il définitivement tiré
d’affaire ? Le ‘’danger’’ chinois dans ce domaine appartient-il désormais au
passé ? Pour y répondre, nous avons choisi de rappeler quelques mots de M.
Jean-Pierre Lapalme, conseiller à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Il faut que vous le
sachiez parce que c’est très important. La sauvegarde du textile est
applicable aux importations en provenance de Chine jusqu’à la fin de 2008.
Quant à la sauvegarde par produit, elle s’applique à tous les produits quels
qu’ils soient. Elle peut s’appliquer aux importations en provenance de la
Chine –et uniquement de la Chine– jusqu’à la fin de 2013.
Ces dispositions
dérogent au principe fondamental de l’OMC (celui de la clause de la nation
la plus favorisée) et permettent aux pays importateurs de mettre des
restrictions quantitatives –ou autre pour la clause par produit– sur les
importations en provenance de Chine. Cela peut résoudre une partie du
problème, mais ne résoudra sans doute pas tout le problème et cela ne durera
pas toujours, puisque la clause de sauvegarde textile se terminera
nécessairement en 2008 et la clause de la sauvegarde par produit se
terminera en 2013.
Nous sommes donc
désormais devant la réalité de l’effondrement définitif des barrières. Et si
beaucoup de marchés, dont le nôtre, souffrent déjà de la place grandissante
prise par les produits chinois, les choses seront manifestement pires dans
les années qui viennent. N’oublions surtout pas qu’une partie consistante de
la production chinoise n’a rien à voir avec la formule des coûts les plus
bas et vise ambitieusement les hauts niveaux de qualité tenus par les
marques reconnues.
En clair, ce n’est
plus uniquement le commun de notre production qui sera ‘’parasité’’ mais
également nos niches en co-traitance ; c’est-à-dire le meilleur du marché
noué entre nos unités de tête et les grandes marques européennes, par
exemple.