[01/02/2007 13:48:21] PARIS (AFP) Les syndicats français d’Airbus vont manifester leurs craintes vendredi, comme leurs collègues allemands, à l’approche de l’annonce du plan d’économies du constructeur aéronautique, présenté par la direction comme “difficile mais juste et équitable”. L’intersyndicale française FO-CGC-CFTC-CGT-CFDT a annoncé qu’elle remettrait aux préfectures des établissements d’Airbus une lettre ouverte demandant à l’Etat “d’assumer ses responsabilités en tant qu’actionnaire d’EADS”, la maison mère de l’avionneur européen. Elle demande notamment à l’Etat d’augmenter sa part au capital (15% actuellement) et d’intervenir contre la politique “d’euro fort” de la Banque centrale européenne, accusée de pénaliser Airbus à l’export. A la différence du syndicat allemand IG Metall qui craint 5 à 8.000 suppressions d’emplois en Allemagne et appelle vendredi à une journée d’action avec des rassemblements, l’intersyndicale française n’appelle pas à un mouvement de masse avant de connaître les détails du plan “Power 8”, ont indiqué à l’AFP des responsables syndicaux FO et CFE-CGC. “Nous n’avons encore aucun chiffre de réduction d’effectifs et suivant qu’on nous proposera des licenciements secs ou des départs anticipés, notre réaction sera très différente”, a souligné le co-président français du comité d’entreprise européen à Airbus, Jean-François Knepper (FO). Il écarte catégoriquement la possibilité d’atteindre 2.000 suppressions d’emploi en France, un chiffre rapporté récemment dans la presse. Un comité européen est prévu le 20 février, mais de sources syndicales concordantes l’annonce du plan pourrait être différée de quelques jours. Les craintes montent en France comme en Allemagne sur de possibles “externalisations” d’activité (vente aux sous-traitants), voire des fermetures de sites. La perspective est de “ramener la production effectuée en interne de 65% à 50%”, selon un syndicaliste CFE-CGC. Dans la Loire-Atlantique, où Airbus fabrique des tronçons d’avion à Nantes et Saint-Nazaire, les syndicats craignent que le plus petit des deux établissements de Saint-Nazaire (900 salariés sur 2.500), ne soit plus considéré comme faisant partie du “coeur de métier”, et ferme. Pour Jean-Louis Belliot (CFDT), “depuis juin 2006 on n’a jamais obtenu de démentis”. Pour économiser 5 milliards d’euros d’ici à 2010, puis 2 milliards d’euros par an, le groupe a aussi prévu d’économiser 30% sur les coûts de fonctionnement et d’associer tout EADS à l’effort. De sources syndicales concordantes, on s’attend à un regroupement des fonctions informatiques au niveau de la maison mère. “Avec quelle modification de statut pour les salariés, quel transfert géographique”, demande un syndicaliste CFDT d’Eurocopter (autre filiale d’EADS), dans l’attente d’un CCE extraordinaire le 7 février. Avec la politique d’économie sur les achats et la réduction de 3.000 à 500 des fournisseurs directs, le plan aura aussi d’importantes retombées sur les économies régionales. A Toulouse, outre les effectifs Airbus (12.000 dans les usines, 5.000 au siège), plus de 6.000 personnes prestataires de services ou sous-traitants travaillent sur les sites. “En France, le gardiennage, le nettoyage sont sous-traités, comme la peinture des avions, alors qu’en Allemagne ce sont des salariés Airbus. Les suppressions d’emplois s’y verront moins qu’en Allemagne, mais ce seront les premières victimes”, remarque Françoise Vallin, représentante de la CFE-CGC au comité européen. |
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