[04/02/2007 16:43:10] LUSAKA (AFP) En visite en Zambie, le président chinois Hu Jintao a annoncé, dans un climat de grogne croissante contre la présence chinoise, que la Chine investira 800 millions de dollars et qu’elle effacera la dette due par la Zambie. Face à l’hostilité des Zambiens contre les investisseurs chinois, accusés d’exploiter à bas prix leurs salariés et de piller les gisements minéraux, les autorités zambiennes ont dû restreindre le programme de la visite de M.Hu à la capitale Lusaka. Hu Jintao, arrivé en Zambie samedi pour une visite de deux jours, a toutefois annoncé un investissement de 800 millions de dollars US dans les mines de cuivre de la zone de développement de Chambeshi (nord). Pékin s’engage en outre à renoncer à la dette bilatérale due par la Zambie en 2006, d’un montant de 61,3 millions de yuans (7,9 millions USD), et va offrir à Lusaka 150.000 dollars US pour la reconstruction de zones détruites par de récentes inondations. La Chine a également promis la construction d’écoles, d’hopitaux et d’un centre technologique agricole. Ces mesures de soutien économiques étaient attendues durant cette visite, mais elles s’inscrivent dans un contexte de vif ressentiment des Zambiens vis-à-vis de la Chine. Par précaution, une visite prévue dans une mine de Chambeshi, exploitée par les Chinois et où 50 travailleurs ont péri à la suite d’une explosion en avril 2005, a ainsi été annulée en raison de manifestations annoncées. Une visite dans une fonderie de cuivre, toujours dans la région de Chambeshi (nord), et une cérémonie sur le site d’un futur stade financé par le Chine dans la province de Copperbelt (ouest) ont également été annulées. Dimanche, le programme du président chinois s’est donc limité à Lusaka où il a rencontré l’ancien président zambien Kenneth Kaunda et le président du Parlement Amussa Mwanamwambwa. Plus tard dans la journée M.Hu, accompagné de son homologue zambien le président Levy Mwanawasa, doit présenter un projet de zone économique d’échanges sino-zambienne. “La décision de votre gouvernement d’étalir une zone économique spéciale en Zambie est une évolution plus que bienvenue”, a déclaré samedi soir à un dîner officiel, le président zambien qui tente d’apaiser le climat d’hostilité qui règne contre la visite du chef d’Etat chinois. La création d’emplois et la transfert de technologies sont notamment les points positifs sur lesquels Levy Mwanawasa a insisté. De son côté Hu Jintao a rappelé samedi soir les liens qui unissent la Chine à la Zambie depuis 42 ans et l’a remercié pour son indéfectible engagement envers la Chine. Alors que les investissements chinois – essentiellement dans les mines, la construction et le textile – sont en hausse constante dans ce pays pauvre d’Afrique australe, la litanie des plaintes ne cesse de s’allonger. La semaine dernière encore, des salariés de Zambia China Mulungushi Textiles (ZCMT), la plus grande usine textile du pays détenue en joint-venture par un groupe chinois, ont manifesté devant l’ambassade de Chine pour protester contre la fermeture temporaire de l’entreprise pour difficultés financières. Le principal leader de l’opposition zambienne, Michael Sata, par ailleurs l’un des critiques les plus virulents de la présence chinoise, n’a été invité à aucune des cérémonies publiques organisées à l’occasion de la venue de M. Hu. Le président chinois, qui a entamé mercredi par le Cameroun sa troisième tournée africaine depuis son arrivée au pouvoir en 2003, quittera la Zambie lundi pour se rendre en Namibie, puis en Afrique du Sud, au Mozambique et aux Seychelles. |
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