[05/02/2007 18:56:33] WASHINGTON (AFP) Le président américain George W. Bush a présenté lundi un projet de budget largement axé sur la guerre en Irak, qui promet d’attiser les frictions avec les démocrates au Congrès. “En tant que chef des armées, ma plus haute priorité est la sécurité du pays. Mon budget consacre des ressources importantes à la guerre contre le terrorisme, et assure la protection de notre pays contre ceux qui voudraient nous faire du mal”, assure M. Bush dans le document de présentation du budget. Pour les deux prochaines années, M. Bush a demandé au Congrès un total de 235 milliards de dollars au titre de la “guerre mondiale contre le terrorisme”: 141,7 milliards de dollars pour l’année 2008, ainsi qu’une rallonge de 93,4 milliards de dollars pour 2007 qui viennent s’ajouter aux 70 milliards déjà votés pour l’année budgétaire en cours. Au total, avec les demandes présentées lundi, le coût de la “guerre contre le terrorisme” pour les Etats-Unis a grimpé à près de 662 milliards de dollars, a reconnu le gouvernement. On est bien loin de l’estimation de “100 à 200 milliards de dollars” qui avait valu son poste au conseiller de la Maison Blanche, Lawrence Lindsey, en 2002.
Ces demandes promettent d’alimenter les frictions entre le président républicain et les démocrates qui dénoncent sans relâche la politique en Irak et sont déjà majoritairement opposés au projet de M. Bush d’envoyer 21.500 hommes supplémentaires sur le terrain. “Nous allons examiner cette demande de rallonge budgétaire avec la rigueur que le Congrès a ignorée pendant quatre ans”, avait assuré dès vendredi le chef de la nouvelle majorité au Sénat, Harry Reid, pour qui “trop d’argent a été gaspillé dans des projets pharaoniques”. Le coût pourtant risque de grimper encore, a reconnu à mots couverts la Maison Blanche, car les projections sont faites sur la base de l’activité actuelle. De ce fait, “le gouvernement pourrait ajuster les montants demandés” par le biais de collectifs budgétaires. Le budget fixe par ailleurs pour objectif de ramener les comptes à l’équilibre à l’horizon 2012, en limitant drastiquement la progression de dépenses –hors défense– et en prolongeant les baisses d’impôts, très décriées par les démocrates, initiées par le gouvernement Bush. Dès l’année fiscale 2007, le déficit sera ramené à 244 milliards (contre 248 milliards l’année précédente), avant de tomber à 239 milliards en 2008 (sur un budget total de 2.900 milliards de dollars). L’objectif est de revenir dans le vert en 2012, pour la première fois depuis 2001.
Pour parvenir à ce résultat, M. Bush compte maintenir “sous 1%” la progression des dépenses non obligatoires qui ne sont pas liées à la défense. “Cela demande des choix difficiles”, a souligné la Maison Blanche, qui compte procéder à des coupes sombres dans les programmes jugés inefficaces. En réduisant ou supprimant 141 d’entre eux, le gouvernement veut économiser 12 milliards de dollars. Le budget prévoit aussi de tailler dans les dépenses des caisses d’assurance retraite et santé publiques (Medicare, Medicaid, Social Security) pour faire 96 milliards de dollars d’économies sur cinq ans. Mais ces mesures d’économie risquent elles aussi de provoquer une opposition frontale au Congrès, d’autant qu’elles s’accompagnent d’une prolongation des baisses d’impôts que les démocrates n’ont cessé de dénoncer comme un cadeau fait aux riches. “Le président (Bush) joue un jeu politique cynique”, s’est insurgée Karen Davenport du Center for American Progress. “S’il veut des négociations franches avec le Congrès, il ne devrait pas commencer par menacer la couverture santé des familles les plus vulnérables”, a-t-elle ajouté. |
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