Guerre des prix exacerbée entre grande distribution et industriels en 2007

 
 
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Rayon d’un supermarché le 12 mai 2006 en France (Photo : Mychelle Daniau)

[06/02/2007 09:37:24] PARIS (AFP) Les négociations en cours entre distributeurs et fabricants sur les tarifs des produits de grande consommation en 2007, très tendues, devraient aboutir à de nouvelles baisses des prix pour le consommateur et une intensification des promotions.

Depuis 2006, distributeurs et fournisseurs sont obligés de signer avant le 15 février les contrats récapitulant la “coopération commerciale”, dans le cadre de la réforme de la loi Galland qui vise à baisser les prix à la consommation.

“Comme l’an dernier, je pense que la majorité des accords ne seront pas signés le 15 février mais plutôt à la mi-mars”, estime Jean-René Buisson, président de l’Association nationale des industries agroalimentaires (Ania).

Un retard qui risque d’être sanctionné par la direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et qui s’expliquerait par des négociations tendues, selon les distributeurs et les fournisseurs contactés par l’AFP.

Les distributeurs exigent des tarifs similaires à 2006 alors que les fournisseurs réclament jusqu’à 10% d’augmentation, notamment dans la cosmétique.

Les industriels de la volaille, affectés par la baisse de la consommation début 2006 en raison de la grippe aviaire, demandent aussi une augmentation des tarifs.

“Nos prix de revient ont augmenté d’au moins 8% à cause des différentes hausses des matières premières”. Mais, “les distributeurs refusent de revaloriser leurs tarifs du même montant”, déplore Alain Melot, président de la Fédération des industries avicoles.

“Les négociations n’ont jamais été aussi terribles que cette année”, confie à l’AFP un grand patron de l’agroalimentaire, sous le couvert de l’anonymat.

Cette année, la réforme de la loi Galland assouplit davantage le seuil de revente à perte, autorisant les distributeurs à baisser les prix à la consommation.

Déjà en 2006, elle avait permis de stopper l’inflation des produits de grandes marques, une première depuis l’avènement de l’euro. Les promotions se sont aussi multipliées (trois pour le prix de deux, bons de réductions …) et la concurrence entre enseignes s’est exacerbée.

Cette guerre des prix a profité en 2006 à Carrefour, qui a gagné 0,3 point de part de marché à 14% et Intermarché (+0,2 point à 11,6%), selon la société d’études TNS Worldpanel.

“On a trouvé des marges de manoeuvre pour baisser nos prix cette année”, affirme Michel-Edouard Leclerc, patron de l’enseigne éponyme. “Nous avons bien réussi les négociations, en jugulant les hausses des fournisseurs”, a-t-il ajouté, précisant qu’une grande partie des contrats a déjà été signée pour son enseigne.

Systéme U juge qu’il est trop tôt pour dire si les prix vont baisser comme en 2006, mais entend augmenter la part de produits à marques propres (MDD), meilleurs marché que les grandes marques.

“Les distributeurs voient leur rentabilité chuter sur les grandes marques, alors ils essaient de récupérer de la marge sur les MDD”, explique Eric Renard, porte-parole de la FEEF, qui regroupe les PME fabricantes de MDD.

Du coup, les négociations sont aussi difficiles avec les PME. “Celles qui fabriquent les MDD subissent une forte tension à la baisse sur les tarifs et en même temps, on leur demande d’augmenter les volumes”, ajoute-t-il.

2007 devrait ainsi voir “une intensification de la concurrence, tant au niveau des produits de grande marque qu’au niveau des MDD, qui profitera aux consommateurs”, prédit Olivier Desforges, président de l’Ilec, représentant les les grandes marques comme Palmolive, Nescafé ou Bonduelle.

 06/02/2007 09:37:24 – © 2007 AFP