[06/02/2007 17:24:08] TOULOUSE (AFP) Les personnels d’Airbus ont “largement suivi”, mardi, l’appel à une heure de débrayage lancé la veille par les syndicats français pour dire leurs craintes à l’approche du plan de restructuration de l’avionneur européen, a-t-on appris de source syndicale. Le plan d’économies “Power 8” qui doit être annoncé le 20 février prévoirait notamment “environ 30% de réduction des coûts de structures, ce qui aboutirait à une réduction de quelque 10.000 emplois au total en Europe”, a estimé le co-président français du comité d’entreprise européen, Jean-François Knepper (FO), lors d’un point-presse. Selon M. Knepper, ce chiffre évoqué dès octobre dernier par des analystes financiers et dans la presse se rapporterait aux salariés non directement productifs mais employés au fonctionnement d’Airbus, à l’intérieur du groupe (56.000 personnes) et parmi les sous-traitants et intérimaires employés sur les sites d’Airbus (environ 30.000). Le syndicaliste français a relevé que ce chiffre est cohérent avec celui de 5.000 à 8.000 suppressions d’emplois en Allemagne dénoncé depuis plusieurs semaines par les syndicalistes d’Airbus Allemagne. “Airbus France va être percuté de façon importante”, a aussi déclaré M. Knepper. En matière d’économies de structures, “nos craintes portent principalement sur le siège d’Airbus à Blagnac”, a ajouté ce représentant de Force Ouvrière. Le siège “est devenu une sacrée administration”, relevait récemment une source interne au groupe, avec près de 5.000 personnes contre 2.500 à 2.700 avant que le groupement d’intérêt économique Airbus ne devienne une société à part entière en 2001. Mardi, le débrayage a été largement suivi dans les cinq sites de Toulouse et de son agglomération ainsi qu’à Saint-Nazaire et Nantes (Loire-Atlantique) et à Méaulte (Somme). Il a réuni “près de 90% des salariés d’Airbus, soit 17.000 à 18.000 des 21.000 salariés de toute l’entreprise” en France, a indiqué à l’AFP M. Knepper. Des chiffres confirmés par la direction de l’avionneur européen qui a qualifié de “très élevé” le nombre de salariés ayant participé au mouvement de débrayage de 10H30 à 11H30. Quelque 2.000 personnes se sont rassemblées sur le site de Saint-Martin du Touch, près de Toulouse, tandis que d’autres actions ont réuni les salariés au sein des diverses usines du constructeur aéronautique. A Saint-Nazaire, entre 1.850 et 3.000 salariés, selon la police ou les organisateurs, ont observé cette heure de débrayage. Environ 900 salariés ont fait de même à Nantes, tandis qu’à Méaulte, un des sites menacés de cession, entre 700 et 900 salariés ont cessé le travail pendant une heure. “C’est un coup de semonce dont nos dirigeants devront tenir compte”, a déclaré M. Knepper. “Ils en ont déjà tenu compte”, la réunion du conseil d’administration d’EADS sur le plan de restructuration, prévue mardi, ayant été annulée en raison de “la tension au sein de l’entreprise”, a-t-il poursuivi. Vendredi, les salariés d’Airbus en Allemagne s’étaient mobilisés en masse contre les risques de suppressions d’emploi et de réorganisation industrielle. |
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