Vous
composez un numéro d’un organisme public ou privé et généralement, et de plus
en plus, après quelques dizaines de secondes, c’est une voix suave qui vous
répond selon les cas :
– veuillez composer le numéro interne en 4 chiffres de la personne que vous
appelez ;
– ici c’est l’organisme X, veuillez attendre votre correspondant est occupé ;
– prière rappeler, toutes nos lignes sont occupées ; – etc.
Et
on retrouve la même voix avec des sonorités différentes pour vous dire
combien il vous reste d’argent sur votre ligne prépayée, ou bien il ne vous
reste que 30 secondes sur votre portable.
J’en
rêve la nuit, et j’aimerais qu’on mette sur ces voix des visages et
que l’on sache si ces voix numériques sont bien humaines et, réflexe de
salarié, si elles sont bien rémunérées et sur quelle base elles s’adressent
à tout un chacun avec la même voix monocorde, froide et sans aucune
chaleur…, avec l’air de vous dire au suivant !
Cela
me rappelle une vieille chanson de Brel qui, dans un de ses couplets, dit
«et chaque femme à l’heure de succomber semble me murmurer au suivant», et
un peu plus loin «on sera toujours le suivant de celui qui suivait …..” Comme
quoi, l’invention de Antonio Meucci, censée rapprocher les gens par un cordon
invisible et permanent, va devenir artificiel comme les voix d’outre
télécoms que nous allons de plus en plus entendre, et peut-être voir à
travers les GPRS, les portables et autres webcam ….
Mais
ce qu’on entend et ce qu’on risque de voir peut-on le sentir ?
‘’That is the
question’’, comme disait quelqu’un qui se mettait en question …
Vous
