[07/02/2007 16:59:47] LONDRES (AFP) La sécurité de Ryanair a de nouveau été sous les projecteurs mercredi, la compagnie à bas prix irlandaise ayant menacé ses pilotes de renvoi en cas d’atterrissage dangereux, après une série d’incidents que les syndicats mettent sur le compte d’une trop grande pression. Le 25 septembre dernier, le directeur général de Ryanair, Michael O’Leary, a exposé aux pilotes et copilotes du groupe une “nouvelle procédure disciplinaire”, dans un mémorandum interne révélé mercredi par le Times et dont l’AFP a obtenu copie. Désormais, lorsqu’un avion de Ryanair en phase d’approche passera sous les 500 pieds (152,4 mètres) “dans une configuration incorrecte ou à une vitesse excessive”, son pilote et son copilote seront “rétrogradés”. Au deuxième incident, le responsable sera licencié, précise la note. La sanction ne s’appliquera pas “en cas de circonstances exceptionnelles”, ajoute le document, mais ces circonstances seront laissées à l’appréciation de la direction de la compagnie. Cette dernière a introduit ce nouveau règlement à la suite de plusieurs atterrissages mouvementés ces derniers mois. Un porte-parole a assuré mercredi que “la sécurité était la première priorité de Ryanair” et que “le mémorandum mettait en évidence ses engagements en la matière”. Mais le syndicat irlandais des pilotes a dénoncé un surcroît de pression pour les commandants de la compagnie, déjà confrontés à des horaires de rotation très stricts, un avion de Ryanair ne devant pas rester plus de 25 minutes au sol entre deux vols. “Il faut se pencher sur certains facteurs humains dans l’activité des low-cost, afin de comprendre comment les pilotes réagiront face à ces nouvelles conditions”, a estimé Evan Cullen, président de l’Association irlandaise des pilotes de ligne, en réclamant une enquête de l’Autorité de l’aviation. Il opère sur la compagnie nationale Aer Lingus.
Au cours des deux derniers mois, le Bureau d’enquête irlandais sur les accidents du transport aérien (AAIU) a rendu deux rapports concernant Ryanair. Le premier porte sur le vol du 23 mars 2006 entre Londres-Gatwick et Knock en Irlande, qui avait failli très mal se finir pour les 144 personnes à bord, le Boeing 737-800 ayant émergé des nuages à seulement 130 mètres du sol avant de remettre les gaz en urgence. Selon le rapport, la compagnie n’avait pas averti les pilotes d’un changement de balisage à destination. Occupé à la reprogrammation en urgence de l’atterrissage automatique, l’équipage a réalisé in extremis qu’il avait perdu trop d’altitude. Le 4 juin 2006, un appareil de Ryanair s’était posé violemment et à vitesse excessive sur le tarmac de Cork en Irlande, le commandant ayant entamé son approche à trop haute altitude, selon le deuxième rapport. Le copilote lui a conseillé de remettre les gaz pour recommencer, mais le pilote a opté pour une descente accélérée. Ryanair a indiqué fin janvier l’avoir sanctionné. Deux autres incidents étaient survenus en 2005 lors d’atterrissages de Ryanair à Stockholm et Rome. Les conditions de sécurité de la compagnie avaient déjà été dénoncées dans une enquête de la télévision britannique Channel Four il y a un an, qui accusait Ryanair compagnie d’épuiser son personnel en lui imposant des rotations trop fréquentes. |
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