Bruxelles implique l’automobile dans la lutte contre le changement climatique

 
 
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Le commissaire européen à l’Industrie Günter Verheugen (g) et son homologue à l’Environnement Stavros Dimas, le 7 février 2007 à Bruxelles (Photo : Gérard Cerles)

[07/02/2007 19:07:36] BRUXELLES (AFP) Les voitures neuves devront émettre beaucoup moins de CO2 en 2012, selon la stratégie proposée mercredi par la Commission européenne pour impliquer les constructeurs contre le réchauffement climatique tout en préservant la compétitivité d’une industrie-clé de l’Union.

Bruxelles entend contraindre les constructeurs à ne plus vendre en Europe en 2012 que des voitures particulières émettant en moyenne 120 grammes de CO2 par kilomètre, contre environ 160 actuellement.

Les constructeurs devront réduire les émissions directement liées au moteur à 130 grammes. Dix autres grammes devront être gagnés par une amélioration des pneumatiques, une climatisation plus économe, la mise en place d’indicateurs de changement de vitesse et un recours accru aux biocarburants.

“Nous devons démontrer que l’UE peut combiner trois objectifs : protéger ses emplois (12 millions d’emplois directs et indirects), atteindre un haut niveau environnemental et favoriser l’innovation”, a déclaré le commissaire à l’Industrie, pour qui cette législation sera la plus stricte au monde.

Soucieux de ménager les constructeurs, notamment allemands, le commissaire Günter Verheugen a ferraillé avec son homologue à l’Environnement, Stavros Dimas, qui voulait que la réduction à 120 grammes repose uniquement sur la technologie moteur.

“Nous avons déplacé le fardeau des constructeurs vers d’autres parties prenantes pour dix grammes, mais le résultat environnemental reste le même”, a relativisé M. Dimas.

En 1998-99, les constructeurs vendant en Europe s’étaient engagés à ce que leurs voitures ne dégagent pas plus de 140 g de CO2/km en moyenne en 2008-09, soit une consommation de 5,25 litres de diesel ou 5,8 litres d’essence aux 100 km.

Mais en 2005 la moyenne des émissions – plus importantes pour une berline, une voiture de sport ou un 4X4 que pour une petite cylindrée – se situait encore à 162 g/km.

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Bouchon sur l’autoroute près de Perpignan le 29 juillet 2006 (Photo : Lionel Bonaventure)

Selon une étude, seules cinq marques (Fiat, Citroën, Renault, Ford et Peugeot) atteindront l’objectif de 140 grammes en moyenne pour leur flotte en 2008.

De fait, les émissions routières ont augmenté de 30% depuis 1990 et représentent maintenant plus du quart des émissions de CO2 de l’UE, la moitié étant due aux voitures particulières.

Combinée à d’autres mesures sur la qualité du carburant, “cette stratégie est essentielle pour atteindre nos objectifs de Kyoto”, a jugé M. Dimas, l’UE devant réduire de 8% ses émissions de gaz à effet de serre en 2012 par rapport à 1990.

Le chiffre de 120 grammes n’est cependant qu’un objectif moyen pour la flotte européenne.

“Nous allons moduler les objectifs selon les types et les classes de véhicules”, a déjà indiqué M. Verheugen, semblant répondre par avance aux revendications de l’Allemagne, où ce débat est très sensible du fait de la domination du pays dans le haut de gamme.

“Les fabricants de grosses cylindrées devront peut-être contribuer plus que les autres”, a-t-il cependant admis.

M. Verheugen a aussi jugé “impératif que les Etats prévoient des incitations fiscales pour que les consommateurs achètent des voitures plus propres”.

L’Association des constructeurs européens d’automobiles a quant à elle fustigé “les objectifs arbitraires” de la Commission.

A l’inverse, les constructeurs français ont plutôt bien accueilli la nouvelle.

 07/02/2007 19:07:36 – © 2007 AFP