[08/02/2007 08:05:11] PARIS (AFP) Qu’il cherche un manoir dans le Périgord, un mas en Camargue, une maison à Vannes ou un appartement à Paris, l’acquéreur surfe aujourd’hui d’abord sur internet avant d’ouvrir un journal. Mais pour en arriver là, il a fallu convaincre les vendeurs de changer en profondeur leurs habitudes et de ne plus consacrer tout leur budget de publicité à la presse écrite, une manne qui a longtemps fait la prospérité des quotidiens régionaux. Cette mutation des petites annonces s’est imposée dans la suite logique du Minitel où la France a fait figure de pionnière. A son époque, le Minitel avait permis de proposer aux agences de reprendre gratuitement toutes leurs annonces dans une base de données, les concepteurs des sites étant rémunérés par France Télécom au prorata des communications. Le passage aux annonces payantes sur internet, un “pari fou”, selon Denys Chalumeau, président du directoire de SeLoger.com, n’a été possible qu’en offrant, dans un premier temps, un couplage papier/internet. Mais actuellement, la tendance semble irréversiblement pencher vers internet car “nous répondons à un vrai besoin”, ajoute-t-il. La présence sur internet “est aussi indispensable qu’un téléphone et un fax”. Cette “révolution” est à l’origine d’une transformation complète de la rédaction des annonces. D’un style elliptique réservé aux initiés, quand elles se payaient à la ligne, elles sont aujourd’hui agrémentées de photos, plans et visites virtuelles en vidéo. Les problèmes de place ne se posant plus, elles fourmillent de détails et offrent des liens sur le quartier et la ville avec plans, commerces, écoles, associations, mairies… On peut même avoir un mini-site associé à son annonce. Enfin, elles peuvent être traduites pour des acquéreurs étrangers de plus en plus friands d’achat immobilier en France. Pour les particuliers, “nous proposons une série de services annexes d’aides à la vente, dont des conseils juridiques et les diagnostics obligatoires”, ajoute Jean-Michel Guérin, directeur général du groupe de Particulier à Particulier (PAP). Autre avantage pour l’acquéreur, un système d’alerte par mail permet de le prévenir directement chaque fois qu’un nouveau bien, correspondant à ses recherches, intègre la base de données. Deux sites principaux se partagent le marché, SeLoger.com qui réunit les annonces des professionnels et pap.com consacré aux annonces des particuliers, tandis qu’une multitude d’autres sites existent, plus ciblés sur une région, rassemblant les annonces de notaires ou encore issus de journaux et magazines. SeLoger (7 millions de visites en janvier), rassemble les annonces de 12.500 agences sur les 33.000 du marché. Le coût est de 205 euros par mois pour 10 annonces Paris et Ile-de-France et de 175 euros pour 20 annonces de province. Pap.fr, couplé à l’hebdomdaire éponyme, propose en permanence entre 25 et 30.000 annonces. Le coût est de 75 euros pour trois semaines, avec parution dans le journal qui tire encore à 60.000 exemplaires. Dernier né, Comintoo.fr propose aux visiteurs de formuler leur demande “en langage naturel”. Il suffit d’écrire : “cherche un trois pièces dans le centre de Lyon avec parking” pour obtenir des annonces répondent à ces critères. Mais, en bout de course, “quel que soit l’intérêt d’Internet, on ne peut s’exonérer de la visite traditionnelle sur place”, rappelle Bernard Cadeau, président du réseau d’agences ORPI. |
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