[08/02/2007 16:21:54] PARIS (AFP) La Poste, via sa filiale Chronopost, a lancé jeudi un service de livraison de colis dans un réseau de 3.000 buralistes, un filon déjà exploité par La Redoute et 3 Suisses et qui rencontre de plus en plus de succès grâce au commerce électronique. Jusque-là, Chronopost livre uniquement au domicile du client. S’il n’est pas là, son colis est mis en instance au bureau de poste, l’obligeant à s’y déplacer. Alternative à la livraison à domicile, l’offre, baptisée “Chrono Relais”, permettra de recevoir un colis, le lendemain de son expédition, chez son buraliste, dont les horaires d’ouverture sont plus étendus que ceux d’un bureau de poste. Il s’agira d’une option payante lors d’une commande sur les sites internet partenaires du service. “Ce sera un complément de notre réseau: il y a d’un côté 14.000 bureaux de poste, de l’autre 30.000 buralistes, alors nous nous sommes demandé comment travailler ensemble”, a expliqué à l’AFP Thomas Lot, président de Chronopost, à l’occasion de la présentation à la presse de cette offre. La filiale express de La Poste cherchait depuis plusieurs mois un moyen de s’adapter aux rythmes des actifs: “nous avons testé la livraison sans signature ou en boîte aux lettres, en consigne automatique, sur le lieu de travail”, raconte Eric Sainte-Claire Deville, son directeur marketing. Son choix s’est porté sur la livraison dans un commerce de proximité: le procédé n’est pas nouveau, c’est même une invention française, apparue dès les années 1990 chez les géants de la vente par correspondance La Redoute et 3 Suisses. Depuis 2003, le réseau Mondial Relay (3 Suisses), géré par le belge Kiala, s’est ouvert à une cinquantaine d’entreprises dont Yves Rocher et les sites internet Rueducommerce et Pixmania, grâce à l’explosion du commerce électronique. Sur 219 millions de colis livrés en 2005, 27% l’ont été en points relais, selon la Fédération des entreprises de vente à distance (Fevad). Tandis que La Redoute (3.800 points relais) et 3 Suisses (3.500) comptent des pressings et des fleuristes dans leurs réseaux, mais seulement un quart à un tiers de buralistes, Chronopost s’appuiera exclusivement sur ces derniers. De quoi les réjouir: “c’est un excellent projet, qui accompagne la mutation de notre métier”, s’est félicité René Le Pape, président de la Confédération des buralistes, présent à la conférence de presse. “A l’avenir, nous vendrons toujours du tabac, mais de manière plus réglementée, alors il faut qu’on s’ouvre d’autres horizons”, a-t-il dit. Altadis, distributeur du tabac en France et partenaire de Chronopost dans cette offre, leur a fixé une rémunération volontairement élevée: 50 centimes d’euros par colis contre 30 en moyenne chez La Redoute et 3 Suisses. “C’est un moyen d’avoir un vrai niveau de qualité et cela permet au buraliste d’être intéressé par cette activité”, estime François Dutreil, directeur de la distribution France d’Altadis. Chez ces buralistes, les particuliers pourront aussi envoyer des colis ou ramener pour échange un appareil en panne, comme un téléphone mobile. Dans les réseaux déjà existants, les commerçants les mieux situés traitent 30 à 40 colis par jour, de quoi constituer un treizième mois. Ils augmentent leurs ventes, en moyenne de 10 à 40%, avec le trafic induit. Chronopost, qui cite comme futurs clients le marchand en ligne Cdiscount et France Télécom Terminaux, compte livrer en 2008 20.000 colis par jour via ce réseau, soit près de 8% de son trafic. |
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