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Bien entendu, les chiffres
parlent d’eux-mêmes et il n’y a aucun malentendu là-dessus. Mais ces
affirmations manquent d’informations connexes, tel que les milliards de
dollars injectés par des contribuables plus aisés dans leur agriculture,
incomparables au soutien dont on dispose sur place. Nos contribuables paient
pour maintenir notre agriculture. Les leurs le font même pour maintenir des
friches.
Malgré notre situation “d’infériorité climatique”, l’Etat, les producteurs
et les consommateurs parviennent à maintenir une agriculture exemplaire
moyennant un sacrifice somme toute acceptable et un protectionnisme
raisonné. Imaginons le désastre social et économique que subirait le monde
rural en cas d’ouverture totale du marché des céréales ou d’autres produits
agricoles maintenus artificiellement : un bouleversement insoutenable et…
un risque démesuré pour l’approvisionnement en produits vitaux en cas de
crise climatique globale majeure qui compromettrait la production à
l’échelle de la planète (cette situation est envisageable au regard des
changements climatiques déjà perceptibles).
Je ne pense pas que les pays qui seront restés producteurs de blé ou d’orge
approvisionneraient qui que ce soit en cas de pénurie et surtout pas au
cours actuel. Tiens ! on pourrait cultiver des espèces à bio-combustible. Le
cours de ce produit sera très vite prometteur. Comme ce produit sera
rentable et disponible, on pourra faire le plein pour prendre un bol d’air
en voiture faute de borghol ! Quoique la logique du marché nous incite
plutôt à l’exporter. Non… une fois n’est pas coutume, prenons exemple sur
les pays les plus avancés, promoteurs de l’économie de marché mais qui
continuent à soutenir ces activités macroéconomiquement non rentables mais
vitales. La logique des chiffres, oui mais pas à n’importe quel prix et pas
avec “khobzetna”!
Du bon sens, une stratégie de durabilité au niveau national et d’équité au
niveau global valent mieux que la logique impitoyable des chiffres.
Sami BEN HAJ
Réaction à l’article :
Agriculture : les sacrifices du consommateur et du contribuable
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