[10/02/2007 08:36:44] PARIS (AFP) Devenu un outil incontournable pour les candidats à la présidentielle de 2007, l’internet joue un rôle incontestable dans la campagne mais son influence sur les intentions de vote reste difficile à évaluer, soulignent des experts. Selon un sondage publié mercredi par l’institut Novatris/Harris Interactive pour la radio RTL, 24% d’électeurs internautes déclarent que leur vote pourrait être influencé par l’internet (sites web, courriels, blogs, vidéos) tandis que 71% ne le pensent pas. “L’internet participera à la formation du choix mais ce n’est pas lui qui va faire le vote”, commente Yves-Marie Cann, du département opinion publique de l’institut Ifop. “Plus de la moitié des électeurs n’ont pas accès à internet et ceux qui le consultent ne cherchent pas forcément de l’information politique”, souligne-t-il. La télévision reste de loin (58%) la première source d’information politique des électeurs français, internet recueillant 5%, son score montant à 10% chez les 18-34 ans, selon le baromètre établi par le Cevipof, le centre de recherches politiques de Science-Po. “L’internet souffre d’être perçu comme un média peu fiable et seulement un tiers des électeurs internautes ont confiance dans ses informations”, relève Thierry Vedel, du Cevipof. “On peut penser que 15% à 20% des électeurs français (30 à 35% des internautes) vont se servir de l’internet pour suivre la présidentielle de 2007, ajoute ce chercheur qui publie un livre intitulé “Comment devient-on président (e) de la République” (Robert Laffont). Les consommateurs d’information politique sur internet sont plus jeunes que le reste de la population et sensiblement plus diplômés. Ce nouveau média semble surtout mobiliser les électeurs déjà intéressés par la politique. Alors qu’en 2002, les candidats à la présidentielle ne s’étaient guère intéressés à l’internet, cette fois-ci ils ont mis les moyens pour ne pas manquer le train. Il est vrai qu’en 2005, lors du référendum sur la Constitution européenne, la classe politique s’était laissée surprendre par la circulation importante via le net d’argumentaires favorables au non. En 2007, les candidats disposent tous d’un site amiral, certains constituant de véritables ensembles multimédias mariant texte, image et son. S’y ajoutent des blogs de comités de soutien et de personnalités favorables au candidat. L’équipe de Nicolas Sarkozy revendique ainsi quelque 900 blogs militants favorables au patron de l’UMP. “Sans Désirs d’avenir et ses très nombreux sites décentralisés, Ségolène Royal ne serait sans doute pas la candidate du PS”, affirme Thierry Crouzet, auteur du livre “Le Cinquième pouvoir, comment internet bouleverse la politique” (Bourin). “Internet joue un rôle très important dans la coordination de la campagne des candidats”, relève M. Vedel du Cevipof. Cela facilite l’organisation des réunions, la mobilisation des militants, la diffusion des argumentaires. Mais internet, qui agit comme une “formidable caisse de résonance”, peut également être utilisé pour déstabiliser un candidat, souligne M. Crouzet, éditeur de Bonweb.com. Le moindre propos controversé peut se retrouver sur le web, video à l’appui, ainsi que l’a expérimenté Ségolène Royal après ses déclarations sur les 35H dans les collèges, lors la primaire socialiste. Internet peut “constituer un formidable outil de dénigrement de l’adversaire, comme c’est déjà le cas aux Etats-Unis”, reconnaît M. Crouzet. |
||
|