Le G7 a “ignoré” ses promesses d’aider plus l’Afrique, déplore Oxfam

 
 
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Les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales des pays du G7 à Essen le 10 février 2007 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[10/02/2007 17:00:59] ESSEN (AFP) Les ministres des Finances des pays riches du G7-Finances, qui ont conclu samedi une réunion de deux jours à Essen en Allemagne, ont “ignoré leurs promesses” d’aider davantage l’Afrique formulées en 2005″ à Gleneagles, a accusé samedi l’ONG britannique Oxfam.

“Les ministres du G7-Finances (…) continuent à revenir sur leurs promesses d’augmenter l’aide (à ce continent) formulées au G8 en 2005”, écrit Oxfam dans un communiqué.

Lors de leur réunion à Gleneagles en Ecosse pendant l’été 2005, les huit pays les plus riches de la planète avaient décidé d’annuler la dette publique multilatérale de 35 des pays les plus pauvres et promis d’accroître d’ici 2010 de 50 milliards de dollars l’aide aux nations les plus démunies, pour l’essentiel en Afrique.

“Il est inacceptable pour le G7 de parler de bonne gouvernance et de la responsabilité de l’Afrique tout en revenant sur leurs promesses d’augmenter l’aide”, poursuit l’organisation britannique.

“Pour beaucoup de pays africains, comme la Tanzanie et le Mozambique qui ont déjà amélioré leur capacité à tenir des engagements et ont augmenté leurs propres dépenses pour lutter contre la pauvreté, un accroissement de l’aide est nécessaire de façon urgente pour sauver des vies et envoyer plus d’enfants à l’école”, argumente l’ONG.

“Ils remplissent leur part du contrat, il est temps que le G7 remplisse la sienne”, insiste-t-elle.

Le G7-Finances a discuté “de la bonne gouvernance en Afrique” afin “d’orienter les ressources vers leur utilisation la plus productive et d’aider à atteindre les objectifs de développement du Millénaire”, affirme-t-il dans son communiqué final samedi.

Les grands argentiers de ce club de pays riches veulent mettre en place “un plan d’action” pour améliorer notamment “la transparence” des fonds publics africains, la “gestion de la dette” et le développement des marchés financiers de ces pays, en particulier la mise en place de “marchés obligataires locaux”.

Oxfam critique en particulier l’Allemagne, car ce pays a “fait de l’Afrique l’une des priorités” de sa présidence du G8, forum qui inclut les autres membres du G7 (Etats-Unis, France, Japon, Italie, Royaume-Uni et Canada) et la Russie.

“Le G8 allemand restera-t-il dans les mémoires comme celui des promesses non tenues (concernant l’Afrique)?”, s’interroge Oxfam, rappelant que l’aide étrangère à l’Afrique sub-saharienne a baissé de 2,1% à 24,9 millions de dollars en 2005.

En décembre, l’OCDE avait également appelé les pays riches à “honorer les engagements souscrits à Gleneagles”.

 10/02/2007 17:00:59 – © 2007 AFP