[11/02/2007 08:02:39] WASHINGTON (AFP) Les Etats-Unis et la Corée du Sud entament dimanche à Washington de cruciales négociations sur un traité de libre-échange entre les deux pays qui sont compliquées par la poursuite de l’embargo des Sud-Coréens sur le boeuf américain. S’il était conclu, cet accord de libre-échange serait le plus important signé par les Etats-Unis depuis l’association de libre-échange nord-américaine (ALENA) avec le Mexique en 1994. Des divergences commerciales subsistent entre Washington et Séoul, notamment concernant la législation américaine anti-dumping, les ventes automobiles et le secteur pharmaceutique, mais le point le plus épineux est actuellement la poursuite de l’embargo sud-coréen sur le boeuf américain qui irrite fortement Washington. Le temps presse par ailleurs pour conclure cet accord: les négociations doivent être achevées d’ici fin mars 2007, soit avant l’expiration de la “Trade Promotion Authority” qui accorde au président américain George W. Bush le pouvoir de négocier des accords commerciaux et de les soumettre ensuite au Congrès pour approbation sans que celui-ci puisse les amender. Alors que les négociateurs s’apprètent à reprendre les discussions, les élus américains ont d’ores et déjà prévenu qu’ils n’allaient pas accepter cet accord si les Sud-Coréens s’obstinaient à boycotter les importations de boeuf américain. En novembre 2006 la Corée du Sud a interdit pour des raisons sanitaires l’entrée sur son sol de la première cargaison de boeuf américain alors que Séoul avait deux mois auparavant annoncé officiellement la levée de son embargo imposé en 2003 à la suite de la découverte d’un cas de vache folle aux Etats-Unis. Séoul a refusé cette cargaison après la découverte d’un fragment d’os en contravention avec les mesures de contrôle sanitaires ayant trait à la maladie de la vache folle. Pour les Américains il s’agit d’un prétexte utilisé par les Sud-Coréens pour exclure le boeuf américain de leurs importations et ainsi protéger leurs éleveurs. Mais selon les experts, les Américains ont tout intérêt malgré tout à arriver à un accord commercial avec Séoul. “C’est un défi, mais il est réalisable”, explique Brian Peck, un ancien responsable des services du représentant américain pour le Commerce (USTR). Amy Jackson, un autre ancien responsable gouvernemental souligne que les Américains sont particulièrement intransigeants sur la question du boeuf. La Corée du sud est le troisième marché importateur de boeuf américain avec des transactions proches d’un milliard de dollars par an. Parmi les élus américains nombreux sont ceux représentant des régions où les agriculteurs et les éleveurs ont un poids important. “Nous espérons faire des progrès dans le prochain cycle de négociations”, a résumé Stephen Norton, un porte-parole de l’USTR. Cet accord de libre-échange “représente une grande opportunité pour les Etats-Unis et la République de Corée”, a-t-il dit. Dans le domaine automobile, les Américains demandent aux Sud-Coréens de faire des concessions les accusant de maintenir une fiscalité défavorable aux voitures étrangères. Les subventions versées aux agriculteurs de Corée du Sud sont également un sujet de friction entre les deux pays, tout comme le programme public de sécurité sociale de Séoul qui avantage, selon les Américains, les groupes pharmaceutiques sud-coréens. La Corée du sud est la 4e économie asiatique et le 7e partenaire commercial des Etats-Unis. |
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