Aluminium : l’indien Hindalco achète l’américain Novelis pour 6 milliards de dollars

 
 
SGE.RFQ95.110207161002.photo00.quicklook.default-245x165.jpg
Le président de Birla, Kumar Manglam, en conférence de presse à Bombay le 11 février 2007 (Photo : Sajjad Hussain)

[11/02/2007 16:13:43] BOMBAY (AFP) Le premier producteur d’aluminium indien Hindalco va acheter pour six milliards de dollars l’américain Novelis, une nouvelle preuve spectaculaire de l’offensive de l’Inde en Occident, dix jours après le rachat du sidérurgiste européen Corus par Tata Steel.

Hindalco Industrie, filiale du groupe Aditya Birla, compte boucler l’acquisition du fabricant d’aluminium Novelis au deuxième trimestre 2007, un achat en liquide de six milliards de dollars, incluant 2,4 milliards de dettes, selon un communiqué publié dimanche.

Cet opération doit encore être approuvée par les actionnaires de Novelis, mais le conseil d’administration du groupe basé à Atlanta a donné son accord unanime à cette transaction “extraordinaire pour les actionnaires”, a assuré son PDG, Ed Blechshmidt, dans un communiqué séparé.

“C’est la plus grande acquisition par l’Inde d’une société nord-américaine et (cela) va nous catapulter dans la liste des 500 entreprises (du classement du magazine) Fortune”, s’est félicité Kumar Mangalam Birla, le président du groupe Aditya Birla.

Novelis est un des leaders des produits d’aluminium en Europe et en Asie, présent dans onze pays et employant 12.500 personnes pour un chiffre d’affaires annuel de 8,4 milliards de dollars. Cette ancienne filiale du canadien Alcan (aluminium) compte parmi ses clients les géants de l’automobile General Motors et des sodas Coca-Cola.

Grâce à cet achat, Hindalco devrait faire grossir son chiffre d’affaires de 11,8 à 20 milliards de dollars par an, a dit M. Birla au cours d’une conférence de presse.

Il a promis de “conserver tous les employés de Novelis et (…) ne pas projeter de fusionner” les deux entités.

En dix jours, c’est la deuxième opération d’envergure des groupes indiens à l’étranger.

Le 31 janvier, Tata Steel, la filiale sidérurgique du conglomérat Tata, s’est emparé de l’aciériste anglo-néerlandais pour 10,6 milliards d’euros, la plus grosse opération jamais réalisée par un groupe indien à l’international.

Ces deux opérations dans l’acier et l’aluminium, le coeur de l’industrie européenne et nord-américaine, montre que les entreprises indiennes se lancent sans complexe à l’assaut de l’Occident, dopées par une croissance économique en Inde de 9% par an, la deuxième plus forte des principales économies mondiales, juste derrière la Chine.

Une preuve aussi que le géant asiatique est devenu un acteur majeur de la mondialisation et ne se contente plus d’être le pays des délocalisations informatiques et des centres d’appels.

Au cours des neuf premiers mois de 2006, les entreprises indiennes se sont emparées de concurrents étrangers pour 7,2 milliards de dollars contre 4,5 milliards en 2005, selon le cabinet britannique Dealogic.

Et le rythme s’accélère. Entre 2000 et 2005, les achats hors des frontières de l’Inde n’avaient représenté que 10 milliards de dollars.

A New Delhi, à Bombay ou à Bangalore les annonces de succès, ou de projets, à l’international sont hebdomadaires dans l’industrie, la pharmacie, les hautes technologiques, l’agroalimentaire.

C’est la fusion à l’été 2006, pour 25 milliards d’euros, des sidérurgistes Arcelor et Mittal Steel, propriété du milliardaire Indien Lakshmi Mittal, qui a ouvert la voie.

Depuis, United Breweries (UB), troisième groupe mondial des vins et spiritueux, s’est dit intéressé en janvier par le distillateur écossais de whisky Whyte and Mackay. Dans la pharmacie, Ranbaxy convoite la division de médicaments génériques de l’allemand Merck KGaA, évaluée à quatre milliards d’euros.

 11/02/2007 16:13:43 – © 2007 AFP