Une baisse importante de la consommation des voitures n’est pas pour demain

 
 
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Une voiture hybride de la marque Peugeot présentée au Mondial de l’automobile, le 30 septembre 2006 à Paris (Photo : Bertrand Guay)

[11/02/2007 17:53:26] WASHINGTON (AFP) Une baisse importante de la consommation des voitures n’est pas pour demain même avec le développement de nouvelles technologies, estiment les constructeurs et les experts américains du secteur.

Les automobilistes se montrent assez réticents à adopter massivement les voitures hybrides (essence/électricité) ou le diesel propre. Les hybrides, dont la consommation peut être réduite de 20% à 60% selon les conditions d’utilisation par rapport à une voiture à essence normale, ne représentent ainsi que 1% des voitures en circulation dans le monde.

Elles ont rencontré jusqu’ici l’essentiel de leur succès aux Etats-Unis mais les acheteurs potentiels hésitent devant leur prix plus élevé et une baisse de la consommation qui n’intervient que dans des conditions de circulation urbaines, souligne Eric Fedewa, analyste pour la firme CSM Worldwide.

L’éthanol, présenté par le président américain George W. Bush comme une solution pour réduire la consommation d’essence aux Etats-Unis, n’est pas encore disponible à grande échelle sauf dans certains pays comme le Brésil.

Quant aux véhicules dits à “émissions zéro”, comme les tout-électriques et ceux fonctionnant à l’hydrogène, leur commercialisation n’est pas prévue avant 5 à 10 ans et toute l’infrastructure de distribution de l’hydrogène doit encore être mise en place.

La résistance la plus forte vient toutefois des consommateurs eux-mêmes et de leur réticence à adopter les nouvelles technologies, souligne Larry Burns, vice-président pour la recherche et le développement pour le premier constructeur mondial General Motors.

“Il y a actuellement 850 millions de véhicules à moteur à explosion en circulation dans le monde actuellement. Quelque soit les nouvelles découvertes il va falloir que le marché prenne le temps de les absorber et cela veut dire que la consommation d’essence ne va pas disparaître avant un moment”, a-t-il déclaré à l’AFP lors d’un entretien.

Il se vend chaque année entre 66 et 70 millions de voitures dans le monde il faudra de 12 à 15 ans pour remplacer la totalité de la flotte mondiale avec une nouvelle technologie, ajoute-t-il.

Jusqu’à présent la principale source de réduction de la consommation, notamment aux Etats-Unis, vient de la volonté des acheteurs de se tourner vers des voitures plus petites alors que les prix de l’essence augmentent.

“De nombreux acheteurs regardent maintenant le coût total de revient d’une voiture et prennent en compte la possibilité d’utiliser des carburants différents” de l’essence, estime Mike Manley, vice-président chargé des ventes et du marketing chez Chrysler.

Il s’attend à ce que les ventes de véhicules hybrides et de ceux utilisant le diesel propre fabriqués par Chrysler, filiale du groupe allemand DaimlerChrysler, augmentent de 5% à 15% sur le marché américain dans les cinq prochaines années.

Mais il prévient qu’il ne faut pas s’attendre à la fin du roman d’amour entre les Américains et les gros véhicules 4×4, citant le rebond des ventes dans ce segment après plusieurs mois de faiblesse.

Ford, le deuxième constructeur américain, a toutefois commencé à réorienter sa production, tablant sur une préoccupation de plus en plus marquée des consommateurs pour les voitures économiques ou capables d’utiliser des carburants verts, indique Cisco Codina, vice-président chargé des ventes chez ce constructeur.

“Je pense que les consommateurs vont maintenant vraiment se poser la question de savoir s’ils veulent un gros six cylindres, un quatre cylindres ou un hybride et que cela va contribuer à redéfinir le marché”, estime-t-il.

 11/02/2007 17:53:26 – © 2007 AFP