[12/02/2007 11:21:56] PEKIN (AFP) L’excédent commercial de la Chine a de nouveau fortement bondi en janvier, de 67% sur un an, de nature à conforter les partisans d’une réévaluation du yuan, notamment des pays riches qui, samedi encore, exhortaient Pékin de consentir à davantage d’efforts. Après une année 2006 record, cet excédent commercial a atteint 15,88 milliards de dollars sur le premier mois de 2007, contre 9,49 milliards de dollars un an plus tôt, selon les chiffres des douanes publiés lundi. Les analystes soulignent que la progression est grandement due à un facteur saisonnier: le Nouvel an chinois, une semaine traditionnellement chômée, calculée en fonction du calendrier lunaire, qui était tombée fin janvier en 2006. Le Nouvel an “est cette année en février, aussi les importations (en augmentation de 27,5%) et les exportations (+33%) ont-elles progressé en glissement annuel en janvier”, souligne Sun Mingchun, économiste en chef de Lehman Brothers, à Hong Kong. Il n’empêche: année après année l’excédent explose et même janvier 2006 et son Nouvel an chinois l’avait vu augmenter de près de 47%. Sur l’ensemble de 2006, il a atteint 177,47 milliards de dollars, en hausse de 74% par rapport à 2005 – déjà une année record. Ce déséquilibre commercial entre la Chine et ses partenaires est un sujet de friction permanent, qui met sous pression la monnaie chinoise jugée sous-évaluée par les capitales occidentales. Réunis en sommet en Allemagne, les pays du G7 ont montré Pékin du doigt samedi, priant les nations jouissant “d’importants excédents de leurs comptes courants, particulièrement la Chine” de laisser les taux de change de leurs monnaies s’ajuster à la hausse. “Les taux de change doivent refléter les facteurs fondamentaux de l’économie”, ont souligné les ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales à l’issue de leurs travaux à Essen. En marge de cette réunion, le gouverneur de la Banque centrale Zhou Xiaochuan a implicitement appelé à la patience en se disant partisan d’une plus grande flexibilité du yuan. Les économistes s’attendent à ce que les autorités décident d’élargir la marge dans laquelle le yuan est autorisé à varier à partir du cours quotidien contre le dollar fixé par la banque centrale, même s’il n’use pas aujourd’hui de toute l’amplitude possible. Stephen Green de Standard Chartered n’écarte pas que la bande de fluctuation, aujourd’hui de plus ou moins 0,3%, “puisse être élargie à +/- 1%”. Il existe aussi un consensus sur le fait que la monnaie chinoise va continuer de s’apprécier. Citigroup prévoit un yuan à 7,33 contre le dollar avant la fin de l’année, Standard Chartered à 7,49, poursuivant ce que Stephen Green appelle “la politique d’appréciation graduelle de facto”. Navigant des derniers temps dans la zone des 7,75 le yuan s’est effectivement apprécié de plus de 4,5% depuis sa réévaluation en juillet 2005. Pour Pékin, l’excédent commercial excessif est aussi source d’inquiétude, car il témoigne du déséquilibre de l’économie, trop dépendante de facteurs extérieurs. Sa réduction est devenue “une tâche prioritaire” de 2007. Pour ce faire, les autorités chinoises ont déjà pris une série de mesures pour encourager les importations ou baisser les rabais consentis sur une série de taxes à l’exportations. Cependant, certains partenaires reprochent encore à la Chine des pratiques commerciales déloyales. Washington a ainsi récemment annoncé avoir demandé l’arbitrage de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les moyens employés par la Chine “pour encourager les exportations et pratiquer une discrimination contre les importations d’une série de produits industriels américains”. |
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