Telefonica discute d’une entrée au capital de Telecom Italia

 
 
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Le président de Telefonica, Cesar Alierta, le 18 avril 2006 à Bogota (Photo : Rodriguo Arangua)

[12/02/2007 13:51:31] MILAN (AFP) L’opérateur espagnol Telefonica a confirmé lundi qu’il discutait d’une prise de participation minoritaire dans Telecom Italia mais le projet est loin d’être bouclé en raison de la méfiance du gouvernement italien et du scepticisme des investisseurs.

Telefonica a reconnu des “contacts préliminaires” avec Pirelli pour prendre une participation minoritaire dans la holding Olimpia, principal actionnaire de Telecom Italia avec 18% du capital. Olimpia est détenue à 80% par Pirelli et à 20% par la famille Benetton.

Il n’existe pour l’instant “aucun accord avec Pirelli sur un possible investissement ni sur d’éventuelles conditions”, a cependant précisé Telefonica dans un communiqué.

Selon la presse espagnole, l’opérateur espagnol négocierait l’acquisition d’environ 30% d’Olimpia, lui donnant le contrôle d’environ 5,4% de Telecom Italia au prix de 3 euros par titre, soit nettement plus que le cours actuel de l’opérateur.

A 11H30 GMT, le titre Pirelli gagnait 3,58% à 0,83 euro et l’action Telecom Italia montait de 2,41% à 2,34 euros dans un marché en légère baisse (SP/Mib: -0,57%). Telefonica reculait de son côté de 0,63%.

Pirelli cherche à se retirer partiellement d’Olimpia afin d’investir dans d’autres secteurs et d’éviter de devoir consolider la dette de Telecom Italia (39,5 milliards fin septembre 2006) et d’Olimpia (2,9 milliards d’euros).

Les recettes éventuellement engrangées “libéreront des ressources pour les activités de Pirelli dans les pneus, l’immobilier l’environnement”, a fait valoir Marco Tronchetti Provera, président de Pirelli, dans un entretien à Il Giornale.

Le patron de Pirelli a voulu donner des gages sur le maintien de “l’italianité” du premier opérateur de télécoms du pays après une forte polémique avec le gouvernement italien à l’automne 2006 qui l’avait contraint à démissionner de la présidence de Telecom Italia.

“La participation d’un éventuel partenaire sera de toute façon minoritaire, étant donné qu’il est pour nous essentiel de maintenir une majorité dans des mains italiennes”, a dit M. Tronchetti Provera.

L’annonce en 2006 d’une réorganisation de l’opérateur avait alimenté les spéculations sur une cession du réseau fixe ou de l’activité mobile et suscité l’inquiétude du chef de gouvernement Romano Prodi.

Selon la Repubblica, la cession d’une part minoritaire à Telefonica est accueillie avec méfiance par le conseil d’administration de Telecom Italia, à commencer par son président Guido Rossi, et par le gouvernement.

“Les télécommunications doivent rester sous contrôle national”, a dit le sous-secrétaire chargé de l’Economie, Paolo Cento, cité lundi dans la presse.

Les investisseurs ont de leur côté apprécié, pour Pirelli, la possibilité d’un retrait partiel de l’opérateur mais sont très dubitatifs sur l’interêt d’une telle opération pour Telefonica.

Pour Goldman Sachs, il est “peu probable que Telefonica puisse se contenter d’une minorité qui ne lui donne aucun contrôle et de laquelle le groupe ne tirerait aucune synergies”.

De plus, selon la banque, “il est de notoriété publique que Rome veut garder le contrôle de Telecom Italia dans des mains italiennes”.

Les analystes de Banesto ne voient “aucune logique” dans cette opération.

Pour Pirelli en revanche, la cession de 30% d’Olimpia lui permettrait de réduire de moitié sa dette nette et de rééquilibrer son portefeuille d’activités, par exemple en rachetant les 40% de son activité pneus vendue l’an dernier, selon Cheuvreux.

 12/02/2007 13:51:31 – © 2007 AFP