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[12/02/2007 16:43:36] HARARE (AFP) Le Zimbabwe, englué depuis six ans dans la récession économique, a battu un nouveau record d’inflation en janvier à 1.593% en rythme annuel, quelques jours après l’annonce du limogeage du ministre des Finances, Herbert Murerwa. “Cela signifie que les produits et services habituellement consommés par un foyer au Zimbabwe ont été environ 17 fois plus chers en janvier 2007 que douze mois plus tôt”, a souligné Moffat Nyoni, directeur de l’Office central des statistiques (CSO). “En moyenne, le panier de biens et de services pour la consommation finale d’un foyer qui coûtait 100.000 dollars zimbabwéens (400 USD) en décembre 2006, coûtait 145.400 dollars zimbabwéens en janvier 2007”, a-t-il ajouté. En décembre, l’inflation en rythme annuel s’était élevée à 1.281%. Les trois produits pour lesquels les hausses des prix ont été les plus importantes en janvier sont l’électricité, la viande et le pain. En présentant, fin 2006, son budget annuel, M. Murerwa, avait prédit que l’inflation passerait sous la barre des 400% dans l’année en cours. Mais la tendance à la hausse s’est au contraire poursuivie. Selon Victor Zirebgwa, économiste de l’institut Techfin, les derniers chiffres du CSO démontrent l’étendue de l’échec des politiques menées par le gouvernement et la Banque centrale. “Les politiques sur les taux d’intérêt et les taux de change n’ont pas abouti aux effets escomptés”, a-t-il déclaré, estimant que cela posait aussi la question du “manque de volonté politique” du gouvernement. Le président Robert Mugabe attribue régulièrement la situation économique catastrophique du pays aux sanctions imposées par Washington et l’Union européenne après les élections de 2002 marquées, selon l’opposition, par des fraudes et des violations répétées des droits de l’Homme. Dans une lettre ouverte publiée jeudi dans la presse zimbabwéenne, l’ambassadeur des Etats-Unis à Harare a estimé que l’effondrement de l’économie n’était en rien liée aux sanctions. “Ni les Etats-Unis ni aucun autre pays n’a imposé des sanctions générales” au Zimbabwe, a souligné Christopher Dell. “Au contraire, les Etats-Unis et d’autres ont choisi de viser par des sanctions financières et des restrictions de mouvements à l’extérieur du pays une centaine d’individus dont nous estimons qu’ils sont les plus responsables de l’affaiblissement de la prospérité et de la démocratie du Zimbabwe”, a-t-il expliqué. De nombreux analystes estiment que la réforme agraire lancée en 2000 par Mugabe afin de redistribuer les terres aux Noirs pour corriger les déséquilibres issus de la colonisation britannique, explique pour une part importante la crise actuelle. Menée dans la précipitation et la violence, sans formation des nouveaux agriculteurs, elle a entraîné une chute dramatique de la production agricole du pays, qui fut longtemps le “grenier” de l’Afrique australe. |
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