Conférence sur la pêche à la baleine à Tokyo mais sans les pays antichasse

 
 
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Des pêcheurs dépècent une baleine dans le port de Minami-bousou, à l’est de Tokyo, le 21 juin 2006 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[13/02/2007 08:17:01] TOKYO (AFP) Une conférence internationale, visant à “dépassionner” le débat sur la pêche à la baleine mais boycottée par une majorité de pays occidentaux, s’est ouverte mardi au Japon, fervent partisan de la chasse.

Prévue pour durer trois jours, cette conférence vise à proposer des solutions pour que les négociations au sein de la Commission baleinière internationale (CBI), souvent passionnelles et politiquement sensibles, progressent plus sereinement, selon l’Agence des pêches japonaise.

Une poignée d’adhérents de Greenpeace a protesté contre la réunion, accusant les délégués –la plupart venant de pays en développement– d’être “achetés” par le Japon.

Les écologistes dénoncent la conférence de Tokyo comme une grand-messe visant à promouvoir la reprise de la chasse.

Un moratoire sur la chasse commerciale aux baleines décidé par la CBI est en vigueur depuis 1986. Mais le Japon le contourne en invoquant une clause qui autorise des prises à des fins scientifiques. Il a récemment décidé de doubler ses prises de baleines de Minke (petits rorquals) de 440 à 850 par an.

Le Japon avait invité à Tokyo l’ensemble des 72 pays membres de la CBI, mais seule la moitié y est représentée.

Au moins 26 nations occidentales opposées à la pêche –en particulier les pays anglo-saxons, très en pointe sur ce dossier– ont décidé de boycotter cette réunion.

“Il est décevant que certains pays ne soient pas venus, mais cela ne veut pas dire que nous leur fermons la porte au nez”, a déclaré Koji Morishita, chargé des négociations internationales à l’Agence des pêches japonaise.

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Photo fournie par l’organisation Sea Shepherd Conservation Society montrant son bateau près d’un baleinier japonais le 10 février 2007 dans les eaux australes

En revanche, le Danemark, considéré comme un pays influent au sein de la CBI, participe à la conférence, au grand dam des associations écologistes.

“J’espère que nous parviendrons à trouver les mots pour apaiser le camp adverse, afin de ramener la normalité et la raison à la Commission”, a souhaité le chef de la délégation danoise, Ole Samsing.

Pour l’organisation Greenpeace, le Japon se sert de la conférence comme d’une démonstration de force avant la prochaine réunion annuelle de la CBI en mai en Alaska.

“De nombreux pays membres de la CBI sont d’accord sur la nécessité de réformer cette institution, mais pas de la façon dont le propose le Japon”, a dénoncé Junichi Sato, porte-parole de Greenpeace Japon, qui reproche à Tokyo de soudoyer des pays membres de la CBI en vue d’obtenir leur soutien à la reprise de la pêche.

Ce forum “ne vise pas la normalisation mais la commercialisation”, a-t-il critiqué.

Le Japon est engagé depuis quelques jours dans un bras-de-fer avec la frange la plus extrémiste du mouvement écologiste.

En l’espace d’une semaine, deux graves incidents ont eu lieu au large de l’Antarctique entre les militants de l’organisation Sea Shepherd Conservation Society et des baleiniers japonais.

Mardi, Le ministre néo-zélandais de l’Environnement, Chris Carter, a indiqué avoir reçu des assurances de l’association Sea Shepherd selon lesquelles elle renoncerait à éperonner les baleiniers nippons.

 13/02/2007 08:17:01 – © 2007 AFP