La croissance européenne rebondit en 2006, mais la France reste à la traîne

 
 
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La croissance du PIB français au 4e trimestre 2006 et en 2006 (Photo : Patrice Deré)

[13/02/2007 14:18:30] BRUXELLES (AFP) La croissance économique européenne a rebondi en 2006, atteignant son plus fort rythme depuis six ans, notamment grâce à un quatrième trimestre vigoureux et au dynamisme de l’Allemagne, mais la France est restée à la traîne avec une performance décevante.

Selon la première estimation de l’office statistique européen Eurostat publiée mardi, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a progressé de 2,7% l’an dernier, soit presque le double de 2005 (+1,4%). Pour l’ensemble de l’UE, le PIB a grimpé de 2,9% (contre 1,7%).

Il faut remonter aux années 1998 à 2000, avec la bulle internet, pour trouver une croissance supérieure (3,8% en 2000). Malgré cette bonne performance, l’Europe reste toutefois derrière les Etats-Unis (3,4% en 2006).

L’Europe a finalement terminé l’année 2006 avec une croissance légèrement supérieure aux prévisions des principales organisations internationales, grâce à un quatrième trimestre vigoureux (+0,9%, contre +0,5% au troisième trimestre).

Les performances économiques divergent cependant parmi les principaux pays européens.

Après avoir longtemps été “l’homme malade” de l’Europe, l’Allemagne reprend progressivement son rôle de locomotive économique dans la zone euro, dont elle représente environ 30% du PIB. Berlin a annoncé une croissance de 2,7%, son meilleur résultat depuis 2000. Le Royaume-Uni a enregistré une croissance identique, conforme aux prévisions.

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Evolution du PIB en France depuis 1995 (Photo : Francis Nallier)

L’Espagne confirme qu’elle est la plus dynamique des grandes économies de la zone euro, avec 3,8% de croissance. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a d’ailleurs salué ses “performances remarquables en matière de croissance, d’emploi et de finances publiques depuis plus d’une décennie”.

La France, en revanche, fait pâle figure avec une croissance de seulement 2%, largement en dessous de la moyenne de la zone euro et inférieures aux prévisions.

“La croissance française figure à la dixième place” de la zone euro, relève l’économiste Marc Touati. L’ensemble des économistes la jugeaient mardi “décevante”.

L’Italie, avec 2% aussi, ne fait pas mieux, mais elle a dépassé les prévisions du gouvernement.

Alors que les économistes se montraient jusqu’à présent pessimistes pour l’année 2007, ils commençaient mardi matin à tenir un discours plus positif.

“L’économie de la zone a atteint l’an dernier son élan maximum… mais la croissance semble rester solide en 2007”, estime Jennifer Upham, de Capital Economics, qui note le bon niveau de l’indice allemand ZEW, qui compile les attentes du secteur financier.

Howard Archer, de Global Insight, se réjouit d’un “bon départ” cette année, et relève la vigueur des exportations de la zone euro au quatrième trimestre, en dépit du taux de change élevé de l’euro et des risques de ralentissement de la croissance mondiale.

L’OCDE estime dans un rapport publié également mardi que la reprise économique en Europe est désormais “durable”, s’affirmant “enfin après plusieurs faux départs”.

Le président de l’Eurogroupe, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, s’est avancé à donner un pronostic de 2% à 2,3% de croissance en 2007, dans une interview au journal D’Wort publiée mardi.

La Commission européenne avait en novembre donné une prévision de 2,1%, mais elle devrait la relever vendredi, le commissaire aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia ayant dit récemment que la croissance en 2007 pourrait s’approcher de celle de 2006.

 13/02/2007 14:18:30 – © 2007 AFP