Alcatel-Lucent annonce 1.500 suppressions d’emplois en France

 
 
SGE.RZJ61.130207174454.photo00.quicklook.default-245x231.jpg
Logo d’Alcatel-Lucent

[13/02/2007 17:46:26] PARIS (AFP) La direction du géant des télécommunications Alcatel-Lucent a annoncé mardi 1.500 suppressions d’emplois en France, mais les salariés devaient attendre mercredi pour connaître les principaux sites touchés, selon l’intersyndicale.

L’intersyndicale CFDT-CGT-CGC-CFTC-FO a “condamné ces suppressions d’emplois qui vont ramener la France au 3e rang au niveau des effectifs” du groupe, derrière les Etats-Unis et la Chine. Il ne comptera plus que 11.000 salariés dans l’hexagone à l’issue du plan social annoncé mardi lors de comités centraux d’entreprise (CCE) dans les filiales.

“La nouvelle entreprise (Alcatel-Lucent) ne propose aucun projet industriel qui mette fin au déclin de notre entreprise en France”, a déploré l’intersyndicale, qui a prévu un “premier arrêt de travail de deux heures” jeudi.

La direction n’a pas souhaité mardi faire de commentaire, le CCE de sa principale filiale se poursuivant mercredi, avant un comité de groupe France vendredi. Afin d’améliorer sa rentabilité, elle avait annoncé dès vendredi des suppressions d’emplois à la hausse dans le monde, à 12.500 contre 9.000 initialement prévus.

SGE.RZJ61.130207174454.photo01.quicklook.default-245x231.jpg
Sites touchés par les suppressions d’emploi chez Alcatel-Lucent en France

Avant même cette annonce, Alcatel, dont l’ancien PDG Serge Tchuruk a développé dès 2001 le concept “d’entreprise sans usine”, avait déjà divisé par trois en dix ans ses effectifs mondiaux, tombés à à 56.000 en 2005 contre 191.800 en 1995.

Depuis la fusion avec l’américain Lucent, entérinée en décembre, le groupe de droit français compte 80.000 personnes dans le monde.

Le ministre délégué à l’Industrie François Loos a demandé mardi que l’équipementier “maintienne en France le potentiel scientifique et industriel de ses sites”.

Les syndicats craignent que la recherche et développement, qui représente un tiers des effectifs, soit fortement atteinte. “Après notre désengagement des activités industrielles, notre coeur de métier se concentrait sur ce secteur. Il ne nous restera bientôt que le commercial et les services”, a déploré un délégué CGT.

C’est à l’issue du CCE d’Alcatel-Lucent France SA, mercredi après-midi, que sera connu l’impact précis sur la demi-douzaine de ses sites.

Selon des sources syndicales, les 3.000 salariés de cette filiale employés à Vélizy (Yvelines), sont les plus exposés.

Alcatel Business Systems, rassemblant 1.500 salariés à Illkirch (Bas-Rhin), Colombes (Hauts-de-Seine) et Brest, connaîtrait quelque 110 suppressions d’emplois au total.

“Notre activité est bénéficiaire, nous avons des projets de développement. Nous contestons la légitimité de ces coupes, et n’excluons pas d’agir en justice”, a déclaré à l’AFP Alain Hurstel (CFDT), au nom de l’intersyndicale locale.

La filiale “compagnie financière Alcatel Lucent”, qui emploie 600 salariés au siège parisien du groupe subirait elle près d’une centaine de suppressions d’emplois.

Dans le cadre du plan social, des préretraites à 55 ans et des aides à la reconversion devraient être proposées par la direction lors des prochains comités centraux d’entreprises prévus jusqu’au printemps, selon les syndicats.

“L’ambiance est tendue, on s’attendait plutôt à un millier de suppressions d’emplois”, a déclaré à l’AFP Jean-Baptiste Triquet, délégué CFDT.

A Orvault (Loire-Atlantique), les 600 salariés, ingénieurs pour la plupart, sont inquiets. “Le marché n’est pas en crise mais notre activité peut se faire à moindre coût en Chine, en Inde et en Roumanie”, a déploré Jean-Pierre Clavaud, délégué CGT.

 13/02/2007 17:46:26 – © 2007 AFP