Total affiche un nouveau bénéfice record pour une entreprise française

 
 
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Le nouveau président du groupe pétrolier Total, Christophe de Margerie, lors de l’annonce des résultats du groupe, le 14 février 2007 à Paris (Photo : Martin Bureau)

[14/02/2007 20:21:49] PARIS (AFP) En plein procès de l’Erika et de polémique sur les profits des compagnies pétrolières, Total, qui vient de changer de patron, a annoncé mercredi un nouveau bénéfice net record de 12,58 milliards d’euros, le plus gros jamais enregistré par une entreprise française.

Le PDG sortant Thierry Desmarest, qui a laissé les rênes du groupe mardi à Christophe de Margerie, et reste président du conseil d’administration, s’est félicité de la croissance du groupe devenu “un nouveau major pétrolier” depuis son arrivée en 1995.

Depuis douze ans, “la production d’hydrocarbures a été multipliée par 3,5, le résultat net ajusté par plus de vingt”, a-t-il dit. “Nous avons réussi à constituer un nouveau major pétrolier”, et les actionnaires du groupe “ont eu une rentabilité de leur investissement avant impôt de 19%, qui est l’un des meilleurs chiffres sur la place de Paris”.

Le bénéfice de Total, qui était de 7 milliards en 2003, a dépassé légèrement les 9 milliards en 2004 avant d’atteindre un précédent record de 12,003 milliards en 2005.

A la Bourse de Paris, l’action Total a profité de ces résultats records. Elle a terminé en hausse de 1,81% à 53,45 euros, dans un marché en hausse de 0,76%.

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Les résultats 2006 du groupe pétrolier français, qui a enregistré un bénéfice record

Avec cette nouvelle performance en 2006, Total compte choyer ses actionnaires en leur reversant plus du tiers du bénéfice. Il propose de verser un dividende de 1,87 euro par action, en hausse de 15% par rapport à 2005, et promet de poursuivre cette politique.

Un choix qui n’est cependant pas du goût de tous. Plusieurs personnalités politiques, Ségolène Royal en tête, et l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, ont proposé à nouveau une taxe sur les “super profits” des groupes pétroliers, alors que les prix du pétrole ont flambé en 2006 pour atteindre 78 euros en août.

Thierry Desmarest a fustigé la “démagogie” et le “populisme” de ces propositions et de la polémique sur le prix des carburants. En France, “on a du mal à accepter que les sociétés fassent des profits”, a-t-il dit.

Plus grande entreprise française et quatrième groupe pétrolier mondial par sa capitalisation boursière, Total reste en effet loin des 39,5 milliards de dollars de profits engrangés par le numéro un du secteur, l’américain ExxonMobil.

Le nouveau patron du groupe, Christophe de Margerie, devra faire face à cette contestation, mais aussi à de nouveaux défis pour Total, confronté à l’avenir à un accès plus difficile aux hydrocarbures.

M. de Margerie a cependant indiqué que la priorité de Total était aujourd’hui “sur les hydrocarbures traditionnels”, même si une diversification dans le nucléaire, qu’il avait précédemment évoquée, “viendrait certainement un jour”.

Le nouveau directeur général de Total compte par ailleurs donner la priorité à la croissance des activités existantes du groupe. Il a estimé que “la capacité qu’a le groupe de se développer en interne est beaucoup plus rentable” qu’une acquisition.

Concernant la production d’hydrocarbures, qui a baissé de 5% en 2006, en raison notamment d’arrêts de production au Nigeria, Total prévoit qu’elle augmente de plus de 5% par an sur 2006-2010, et de 6% en 2007.

Le groupe, qui veut se développer notamment en Australie, en Chine et en Amérique, a par ailleurs annoncé que ses réserves prouvées et probables s’établissaient fin 2006 à 20,5 milliards de barils équivalent pétrole, soit plus de 23 ans d’activité.

 14/02/2007 20:21:49 – © 2007 AFP