[14/02/2007 19:57:04] AUBURN HILLS (AFP) DaimlerChrysler va supprimer 13.000 emplois dans sa filiale américaine Chrysler, une cure d’austérité présentée comme un plan de la dernière chance avant une éventuelle cession. Le groupe germano-américain, cinquième constructeur automobile mondial, a annoncé mercredi lors de sa conférence de presse annuelle qu’il allait supprimer 16% des effectifs de Chrysler d’ici 2009. La coupe est plus lourde que prévu, puisque la presse américaine avait évoqué jusqu’ici 10.000 suppressions d’emplois. Depuis le rachat de Chrysler par l’allemand Daimler en 1998, c’est la deuxième fois que DaimlerChrysler taille dans les effectifs. Il avait déjà supprimé plus de 40.000 emplois entre 2000 et 2005. Rien n’y a fait et la situation de Chrysler reste toujours aussi précaire. Le constructeur fait les frais de la concurrence asiatique aux Etats-Unis et d’une gamme inadaptée, centrée sur les gros 4×4 et pick-up alors que les automobilistes se tournent progressivement vers des véhicules moins gourmands. Selon des chiffres publiés mercredi, il a encore essuyé une perte d’exploitation de 1,1 milliard d’euros l’an dernier. DaimlerChrysler commence du coup à perdre patience. “Nous n’excluons aucune option stratégique pour Chrysler”, a déclaré le patron de DaimlerChrysler Dieter Zetsche mercredi à Auburn Hills, siège de Chrysler, laissant clairement la porte ouverte à une cession. C’est la première fois que le directoire de DaimlerChrysler répond aussi franchement aux appels du pied des analystes et du marché financier qui plaident de longue date pour un recentrage du groupe sur les poids lourds et sur la marque haut de gamme Mercedes, beaucoup plus rentables. Sur le plan financier, la nouvelle restructuration devrait permettre a Chrysler de revenir dans le vert en 2008, a indiqué mercredi le patron de la filiale, Tom LaSorda. Pour redresser la barre, Chrysler veut lancer également des modèles moins gourmands et multiplier les partenariats à l’image de celui qu’il vient de signer avec le chinois Chery pour importer de Chine une petite cylindrée. Il va réduire par ailleurs la production de 400.000 unités par an dans ses usines nord-américaines. “La décision annoncée aujourd’hui par DaimlerChrysler est une nouvelle accablante pour des milliers de salariés et leurs familles”, a déploré dans un communiqué le syndicat américain UAW, qui pointe du doigt les erreurs de gestion chez Chrysler. A la Bourse de New York en revanche, les investisseurs applaudissaient. DaimlerChrysler grimpait de 4,95% a 67,64 dollars vers 17h00 GMT. “A un moment, il faut savoir dire stop, et c’est précisément ce que le marché attendait. Les difficultés de Chrysler sont nombreuses et quasiment insurmontables”, a noté Juergen Pieper, analyste à la banque Metzler. |
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