USA : Bernanke fait un diagnostic serein de l’économie

 
 
SGE.SLW14.140207201010.photo00.quicklook.default-245x161.jpg
Le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke lors d’une audition devant la Chambre des représentants, le 20 juillet 2006 à Washington (Photo : Chip Somodevilla)

[14/02/2007 20:14:46] WASHINGTON (AFP) Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke a rendu mercredi un diagnostic serein sur l’économie, où l’inflation, si elle est le risque “prédominant”, est en passe de s’infléchir.

“L’économie semble devoir croître à un rythme modéré cette année et l’an prochain, avec un petit renforcement de la croissance au fur et à mesure que disparaîtra le frein de l’immobilier résidentiel”, a estimé M. Bernanke dans un discours devant le Sénat.

La banque centrale a légèrement révisé à la baisse sa prévision de croissance pour 2007, entre 2,5 à 3% (au lieu de 3 à 3,25%).

Le président de la Fed, qui prononçait un très attendu discours semi-annuel sur l’état de l’économie américaine, a souligné que les déboires de l’immobilier résidentiel n’avaient pas contaminé le reste de l’économie et que le secteur avait donné récemment de premiers signes de stabilisation.

Du côté de l’inflation M. Bernanke a qualifié d'”encourageants” les derniers indicateurs, en soulignant que la baisse des prix du pétrole jouait en faveur d’un ralentissement progressif de la hausse des prix.

Certes, “l’inquiétude prédominante” de la Fed est “le risque que l’inflation ne diminue pas comme prévu”, a souligné M. Bernanke. Et la Fed est “prête à agir pour contrer ces risques inflationnistes si nécessaire”.

Les marchés ont toutefois accueilli ce discours avec satisfaction: la Bourse de New York était en hausse en début d’après-midi, le Dow Jones prenant 0,54% vers 17H30 GMT.

Les analystes ont été rassurés car ils craignaient un langage beaucoup plus alarmiste, plusieurs responsables de la banque centrale ayant clairement évoqué la semaine dernière la possibilité de hausses de taux si l’inflation restait à ses niveaux actuels.

Le principal taux directeur de la Fed est pour le moment fixé à 5,25%.

“Le discours de M. Bernanke a apporté du soulagement au marché, en ne s’avérant pas excessivement ferme sur l’inflation”, ont souligné les analystes de Briefing.com.

De plus, la Fed s’est montrée sereine dans ses prévisions: selon elle, l’inflation va ralentir progressivement et repasser en 2008 sous la barre de 2% qui constitue la limite implicite de sa zone de tolérance.

Autre sujet de contentement pour les marchés, M. Bernanke a une nouvelle fois relativisé les conséquences de l’inversion de la courbe des taux sur le marché obligataire, qui était traditionnellement le signe annonciateur d’une récession.

Cela “ne présage pas forcément un ralentissement ou une récession économiques”, a-t-il affirmé.

M. Bernanke s’est dit confiant dans la résistance du marché du travail, qui devrait rester “sain” avec une nouvelle hausse des revenus, et dans les capacités d’investissement des entreprises.

Cette bonne santé pourrait même, en maintenant élevées les dépenses des consommation, déboucher sur une croissance plus forte que prévue, selon lui.

C’est là l’un des deux risques pour la croissance mis en avant par le président de la Fed — l’autre étant à l’inverse que l’ampleur de la correction immobilière s’avère “plus importante que prévu”.

Certes, des problèmes structurels demeurent, a souligné M. Bernanke, notamment le déficit commercial qui a atteint un nouveau record en 2006 et entraînera sans doute une petite révision à la baisse de la croissance du dernier trimestre.

Mais “cela ne change pas le tableau général d’une économie qui croît à un rythme sain, mais soutenable, et sans surchauffe”, a-t-il affirmé.

 14/02/2007 20:14:46 – © 2007 AFP