PS et UMP cadrent le coût de leurs programmes sans entrer dans les détails

 
 
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Montage de photos de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy, candidats à la présidentielle (Photo : Laban-Mattei/Guillot)

[14/02/2007 20:20:30] PARIS (AFP) Un certain flou persiste sur l’évaluation des coûts des programmes respectifs des candidats à la présidentielle Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal malgré les précisions apportées par ces derniers ou leurs entourages.

“Mon projet représente 30 milliards d’euros en cinq ans”, a déclaré Nicolas Sarkozy dans un entretien au journal Les Echos.

De son côté, le Premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, a évalué mercredi sur Canal+ à 35 milliards d’euros le coût du “pacte présidentiel” de Ségolène Royal, soit 50 milliards de dépenses moins 15 milliards d’économies ou de recettes nouvelles.

Ces enveloppes globales restent toutefois nettement en deçà des estimations réalisées point par point par trois experts indépendants et de sensibilités différentes pour l’Institut de l’entreprise, un centre de réflexion patronal.

Le coût des propositions faites à ce jour par Nicolas Sarkozy (investissements dans la recherche, allègements fiscaux, création d’un service civique…) est évalué par ces experts à environ 50 milliards d’euros.

En regard, les économies envisagées (alignement des régimes spéciaux de retraite sur le régime général, non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, franchise sur les actes médicaux…) sont chiffrées à environ 10 milliards. D’où un solde de 40 milliards, soit dix de plus que l’évaluation faite par le candidat UMP.

“On n’est pas si éloignés que cela”, se défend Eric Woerth (UMP) pour qui l’exercice du chiffrage “dépend des hypothèses” retenues. Certaines des mesures chiffrées par ces experts ne l’ont pas été par l’UMP “parce qu’on considère que ce sont des mesures non immédiates”, ajoute-t-il sans les détailler.

Parallèlement, Nicolas Sarkozy s’est engagé à réduire de 4 points le taux de prélèvements obligatoires en 10 ans, soit une baisse d’environ 34 milliards d’euros sur la prochaine législature.

Mais son programme détaillé, lui, évoque “15 milliards d’allègements d’impôts et charges” en 5 ans, via l’exonération des droits de succession pour 95% des Français, le plafonnement de l’imposition des personnes à 50% de leurs revenus ou la baisse de la TVA sur la restauration à 5,5%. Reste donc à préciser d’où viendront les 19 autres milliards.

Côté Ségolène Royal, la principale interrogation porte sur le chiffre de 50 milliards d’euros de dépenses nouvelles, qui “sera difficile à tenir au vu des annonces”, avertit Jean-Damien Pô, de la cellule de chiffrage de l’Institut de l’entreprise, soulignant que leur évaluation n’est pas achevée.

Le député (PS) Didier Migaud assure que le pacte présidentiel de Mme Royal est “finançable”.

Refusant d’entrer dans le détail des modalités qui permettront de dégager 15 milliards d’euros d’économies et de recettes supplémentaires, car “Ségolène Royal n’est pas candidate à Bercy”, il désigne quatre sources auxquelles puiser: “la non-réduction des prélèvements obligatoires”, avec même une hausse d’impôts pour les 1% de foyers fiscaux les plus riches, “des économies, des redéploiements et des recettes supplémentaires”.

Les économies et redéploiements peuvent être trouvés dans “les 69 milliards d’euros d’aides aux entreprises, dont plusieurs rapports récents montrent que 4 à 7 milliards correspondent à des effets d’aubaine”, ou encore dans les fonds consacrés à la formation professionnelle.

Quant aux recettes nouvelles, la candidate compte les obtenir par une croissance à 2,5% par an, une hypothèse plus optimiste que celle de Nicolas Sarkozy (2,25%) et que celle de la plupart des économistes, du moins à court terme.

 14/02/2007 20:20:30 – © 2007 AFP