Il y a
quatre ans, le secteur touristique avait tendance à perdre sa place de
booster l’économie tunisienne en raison de crises internationales,
particulièrement, des attentats survenus en 2001 aux Etats-Unis…
Mais,
depuis 2005, le secteur a commencé à se redresser
et à retrouver des couleurs et sa place d’antan dans l’économie du pays avec de nouveaux
atouts et ambitions. Le secteur met le cap, aujourd’hui, sur l’amélioration
de la qualité et la diversification du produit.
Pour les
autorités touristiques du pays, le moment est également venu pour ne plus se
contenter des deux marchés traditionnels : l’Europe et le Maghreb.
Il s’agit d’élargir l’éventail des marchés et
moyens de commercialisation.
La démarche consiste à
intéresser de nouveaux TO de notoriété qui n’ont jamais programmé la
destination Tunisie dans leur produit. La Tunisie ne peut plus se contenter
des marchés traditionnels et concentrer tous ses efforts sur son principal
marché, jusqu’ici, l’Europe qui, elle-même, s’est délibérément diversifiée. Car, il y a certes l’Europe institutionnalisée des 27 mais il
y a aussi les autres ‘’Europe’’ dont celle de l’est (Russie, Ukraine…) qui
représentent un marché porteur adapté à l’offre tunisienne. Le marché
asiatique est à son tour d’un intérêt certain pour la destination Tunisie.
Selon M. Tijani Haddad, ministre du Tourisme, la Tunisie compte, à cette
fin, sur les transporteurs aériens des pays du Golfe. Les compagnies
aériennes qatarie et émiratie, qui desservent ces destinations, tout autant
que la Tunisie, vont jouer un rôle déterminant pour attirer vers la Tunisie
cette nouvelle clientèle.
Le marché golfique est,
également, intéressant. Il a énormément de potentiel. C’est un marché
dépensier, auparavant délibérément négligé à défaut de produit adapté à ses
exigences de disponibilité de lignes aériennes».
Diversification des Produits
La Tunisie reste
essentiellement une destination balnéaire. L’offre disponible a pour
désavantage d’attirer une clientèle peu dépensière. D’où l’enjeu de
diversification des produits touristiques. L’autorité de tutelle
en sont consciente et
mène actuellement une politique offensive en la matière. Elle met notamment l’accent sur la promotion du tourisme intérieur qui, en 2005,
représentait 10% du nombre total des nuitées, se situant ainsi en 5ème
position derrière les marchés traditionnels du pays. L’objectif est de
doubler, d’ici 2010, cette part.
Vient ensuite le tourisme
résidentiel qui a connu un essor certain dans des pays comme l’Espagne. Ce
type de tourisme consiste à investir dans d’autres formes d’hébergement, que
les hôtels et apparts-hôtels.
Les touristes cherchent,
aujourd’hui, des résidences et villas secondaires dans les destinations
touristiques où le coût de la vie n’est pas élevé. C’est un tourisme de
seniors, voire des personnes du 3ème âge, autrement dit, une clientèle aisée
à effet d’entraînement. C’est un créneau qui a fait ses preuves en Espagne,
au sud de la France et au Maroc.
D’autres créneaux sont à exploiter, dont la
thalassothérapie. Forte d’une logistique d’une trentaine de centres
disponibles et d’une vingtaine
en
construction, la Tunisie, qui accueille annuellement 140.000 curistes,
occupe aujourd’hui la 2ème place mondiale en la matière après la
France.
Il y a également
l’activité golfique. Aujourd’hui de l’ordre de 8, le nombre des parcours
sera renforcé incessamment par deux autres actuellement en chantier à
Tozeur et à Gammarth. Ces parcours sont fréquentés par plus de 55 mille
golfeurs par an.
Le tourisme saharien
est retenu également comme un produit d’appoint au balnéaire. La seule
condition à réunir consiste en la mise en place de
plusieurs liaisons aériennes directes avec l’Europe.
Et pour
ne rien oublier, le tourisme de croisière promet, lui aussi, beaucoup. En
2006, la Tunisie a accueilli 700 mille croisiéristes, nombre que les
autorités touristiques se proposent de porter, d’ici à 2010, à 1 million. La
construction à la Goulette d’un terminal pour bateaux de croisière ne
manquera pas d’impulser ce type de tourisme.
Cependant, en dépit de ces créneaux porteurs et
autres bons résultats en 2006, le talon d’Achille du secteur demeure son
faible taux de rentabilité.
A preuve, les dépenses moyennes par nuitée sont
estimées en Tunisie à 70 dinars contre 410 dinars pour un pays concurrent
comme le Maroc.
C’est dire que les décideurs et opérateurs tunisiens
ont encore du pain sur la planche.