[15/02/2007 17:04:42] DETROIT (AFP) L’annonce mercredi par le groupe automobile DaimlerChrysler de la suppression prochaine de 13.000 emplois a été accueillie avec résignation par les salariés, pour qui les plans sociaux massifs sont devenue monnaie courante. La région de Detroit (nord-est) a été dévastée par les vagues de licenciements des trois grands constructeurs américains, Ford, General Motors et Chrysler, contraints de réduire leur production à cause de la concurrence des constructeurs japonais, qui leur ont pris des parts de marché. L’annonce de mercredi porte le total des suppressions d’emplois dans l’automobile aux Etats-Unis à près de 790.000 depuis 1999, selon le cabinet de conseil Challenger, Gray et Christmas. La suppression de 13.000 emplois représente 16% des effectifs de Chrysler, et intervient six ans après un autre plan social qui avait porté sur 26.000 emplois dans 16 usines. Ce que les syndicats ont baptisé mercredi “le massacre de la Saint-Valentin” n’a qu’à peine fait réagir des salariés déjà submergés par le découragement. “En fait, on n’a aucun contrôle sur ce qu’ils vont faire”, a commenté à l’AFP Ed Hill, en se préparant à prendre son poste de travail dans la seconde équipe de la vaste usine de Warren, dans la banlieue de Detroit. Un autre salarié explique qu’il n’a même pas écouté les informations avant d’aller travailler. “Je suis allé au bowling à la place”, dit-il. De nombreux salariés de cette usine y ont été transférés quand Chrysler a fermé un site à de l’autre côté de la ville, lors de la dernière vague de fermeture. L’usine de Warren n’est pas inscrite sur la liste des sites à fermer, mais les programmes de départ pour limite d’âge pourraient faire partir environ 1.100 travailleurs des chaîne de montage. “Nous espérons que les primes de départs seront suffisantes pour que les gens les acceptent”, commente Erika Nimeshein, qui travaille également dans l’équipe de l’après-midi. Tom LaSorda, PDG de Chrysler, a indiqué que son groupe n’installerait pas un guichet départ pour l’ensemble du groupe, comme l’ont fait GM et Ford, dont plus de 70.000 employés ont accepté le plan de départ ou de pré-retraite. Chrysler va lui concentrer ses efforts pour offrir des primes dans certains sites comme Warren, où les salariés risquent de subir de longues périodes de chômage, a expliqué M. LaSorda dans une conférence de presse. L’annonce du nouveau plan social n’a fait que renforcer la tension entre DaimlerChrysler et le syndicat United Auto Workers. Le UAW a critiqué la décision mais accusé davantage la politique commerciale américaine que la direction de DaimlerChrysler. “Une fois de plus, la politique commerciale défectueuse de notre pays provoque d’énormes dégâts pour les familles qui travaillent”, a déclaré le président du UAW Ron Gettelfinger dans un communiqué. Mais de son côté, M. LaSorda a clairement indiqué que le groupe voulait obtenir des syndicats davantage de concessions, en particulier pour ce qui est de la couverture maladie. Si Chrysler avait le même type de couverture maladie que ce que l’UAW a accepté de signer avec General Motors et Ford en 2005, le groupe aurait économisé 340 millions de dollars l’an dernier, a assuré le PDG devant des analystes financiers. |
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