Les ténors du CAC 40 prospèrent, portés par la croissance mondiale

 
 
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Evolution des bénéfices et du chiffre d’affaires de L’Oréal (Photo : Patrice Deré)

[15/02/2007 19:49:02] PARIS (AFP) Total, LVMH, BNP Paribas, les grands champions du CAC 40, portés par une croissance mondiale florissante, publient une nouvelle fois des bénéfices flamboyants, alimentant une polémique sur une possible taxation de ces “super profits”, en pleine campagne présidentielle.

La saison des résultats débute tout juste mais déjà les records valsent, avec au total 42,7 milliards d’euros de bénéfices pour les 14 groupes ayant déjà publié leurs comptes.

“Ce n’est pas une surprise”, commente Emmanuel Ferry, économiste d’Exane Paribas, pour qui “les entreprises européennes sont parmi les plus profitables au monde, parce que ce sont les plus internationalisées”.

Champion incontesté de la place de Paris, le groupe pétrolier Total, qui a annoncé mercredi un profit de 12,6 milliards d’euros, le plus gros jamais engrangé par un groupe français, réalise ainsi 95% de ses bénéfices hors de France.

Or “l’environnement international a rarement été aussi favorable”, souligne Emmanuel Ferry, en rappelant que la croissance mondiale progresse à plus de 4% par an (en volume) depuis 2003, tirée en particulier par la Chine et l’Inde.

Confrontés à une croissance médiocre en France (2% en 2006), les grands groupes hexagonaux optent donc pour le grand large, y compris dans les secteurs traditionnellement plus orientés sur leur marché national, comme les banques ou les assurances, qui eux aussi “cherchent à être moins domestiques”, note M. Ferry.

Les profits de BNP Paribas, qui ont atteint le niveau record de 7,3 milliards d’euros (+25%) en 2006, “sont avant tout le résultat direct de notre très fort développement international”, a ainsi souligné jeudi son directeur général Baudouin Prot.

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Chiffre d’affaires et bénéfices de Michelin (Photo : Patrice Deré)

La Société Générale, également de plus en plus tournée vers l’étranger, a également dégagé un bénéfice en hausse de 18,6%.

L’enrichissement croissant des pays émergents profite notamment à des groupes comme LVMH, leader mondial du luxe, qui a vu ses bénéfices s’envoler de 30% à 1,879 milliard d’euros ou à L’Oréal. Le géant des cosmétiques a affiché en 2006, pour la 22e année consécutive, une croissance à deux chiffres de son bénéfice net, en hausse de 12% en 2006, à 1,8 milliard d’euros.

Pour quelques autres, l’année 2006 aura été moins propice, voire laborieuse, même si aucun groupe du CAC 40 n’a pour l’instant affiché de pertes.

Le groupe agroalimentaire Danone a ainsi vu son bénéfice net reculer de 7,5%, à 1,353 milliard d’euros, tandis que le constructeur automobile PSA Peugeot Citroën a annoncé un effondrement de son bénéfice net, tombé de plus d’un milliard d’euros en 2005 à 176 millions d’euros l’an dernier. Son éternel rival Renault a limité les dégâts avec un recul de 15% de ses profits, à 2,869 milliards d’euros.

Chez Michelin, grevé par la hausse des matières premières, les profits ont chuté de 35,7%, à 573 millions d’euros. Et Alcatel, fusionné l’an dernier avec l’américain Lucent, a annoncé un résultat net divisé par trois à 522 millions d’euros.

Les autres grands groupes français publieront leurs résultats dans les prochaines semaines.

Ces profits record ne vont pas sans susciter des polémiques, qui ressurgissent tous les ans à la même période. Visant Total, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir a ainsi réclamé mardi l’instauration d’une taxe sur les profits des groupes pétroliers. Une idée partagée par deux candidates à la présidentielle Ségolène Royal et Dominique Voynet, cette dernière proposant même d’étendre la mesure à tous les “super profits”.

 15/02/2007 19:49:02 – © 2007 AFP