[16/02/2007 16:17:52] BRUXELLES (AFP) Après une performance économique décevante l’an dernier par rapport à ses voisins européens, la France a subi vendredi une nouvelle déconvenue à Bruxelles, la Commission ayant abaissé sa prévision de croissance pour 2007. La Commission table désormais sur 2,2% de croissance pour l’Hexagone, dans ses prévisions économiques dites “intermédiaires” publiées vendredi, au lieu de 2,3% dans ses précédentes prévisions de novembre. Une diminution apparemment minime, mais qui pourrait alimenter la polémique en période électorale, d’autant plus que la Commission a relevé ses prévisions pour les six autres grands pays de l’UE qu’elle étudiait. Le gouvernement français table sur une croissance de 2% à 2,5% cette année. En 2006 déjà, la croissance française était restée à la traîne avec 1,9% (selon Eurostat, mais 2% selon l’Insee), arrivant au 10e rang des 12 pays de la zone euro, loin derrière l’Allemagne (+2,7%). Si le scénario des économistes bruxellois se réalise, la croissance de la France sera toutefois supérieure en 2007 à celle de l’Allemagne (1,8%) et de l’Italie (2,0%). Mais il y a un an, les mêmes économistes prévoyaient une croissance de seulement 1,5% pour l’Allemagne en 2006, alors qu’elle s’est élevée finalement à 2,7%. Leur prévision s’est en revanche révélée juste pour la France. La petite forme de la croissance française s’explique principalement par les mauvaises performances du commerce extérieur. “En France, la demande interne n’est pas assez vive pour compenser l’impact négatif du secteur externe”, contrairement à d’autres pays comme le Royaume-Uni ou l’Espagne, a expliqué le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia, lors d’une conférence de presse. La France a enregistré en 2006 un déficit commercial record de 29 milliards d’euros, la troisième année consécutive de déficit. Ce déficit commercial a eu, selon Bruxelles, un impact négatif de 0,5 point sur la croissance en 2006. Pour la Commission, le déficit commercial français résulte d’un manque de compétitivité, et non du taux de change de l’euro élevé par rapport au dollar. Tout en indiquant qu’il ne voulait pas s’impliquer dans la campagne électorale française, M. Almunia a d’ailleurs dénoncé “le manque de rigueur” des critiques sur le taux de change de l’euro émanant de certains dirigeants français. A preuve, le commissaire espagnol a relevé que la zone euro avait augmenté son excédent commercial avec les Etats-Unis l’an dernier, en dépit de la dépréciation de 10% du dollar face à l’euro. Malgré ce problème de déficit commercial, la croissance française devrait néanmoins être supérieure cette année à l’an dernier, grâce à la consommation des ménages toujours dynamique, a-t-il souligné. La consommation “devrait suivre la hausse du revenu disponible des ménages”, soutenue par la baisse du chômage, et la faible inflation, qui devrait descendre à 1,5% (contre 1,9% en 2006), analyse le rapport. Avec une note d’humour, M. Almunia a précisé, en réponse à la question d’un journaliste, qu’il n’avait “pas tenu compte du coût des programmes électoraux” pour établir ses prévisions. |
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