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[17/02/2007 15:22:34] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a renoué avec ses meilleurs niveaux depuis six ans, grâce une vague de bénéfices records, et attend la semaine prochaine les résultats annuels de trois géants : EDF, AXA et Arcelor Mittal. L’indice CAC 40 a pris 0,37% à 5.713,59 points sur la semaine, dans le sillage des records battus par la bourse américaine. Il a gagné 3,10% depuis le début de l’année. La saison des résultats a débuté par une valse des records, avec 42,7 milliards d’euros de bénéfices pour les 14 sociétés du CAC 40 ayant déjà dégainé. Champion toutes catégories, le pétrolier Total a dégagé en 2006 un bénéfice brut supérieur à 30 milliards d’euros, qui lui a permis de résister à une charge d’impôts alourdie et d’augmenter ses investissements, tout en affichant un bénéfice net record, de 12,6 milliards d’euros. Bonnes surprises aussi pour Michelin, qui résiste à la hausse des cours du caoutchouc, LVMH, dont le bénéfice net a quasiment doublé en deux ans, ou encore Danone, porté par la croissance de ses ventes à l’international. Plus globalement, les résultats déjà publiés par 86 sociétés européennes “sont dans 66% des cas supérieurs aux prévisions”, se réjouit Nick Nelson, analyste de la banque UBS. “Les résultats 2006 sont de très bonne facture, avec en général des chiffres supérieurs aux estimations des analystes” mais “les investisseurs sentent quand même venir une tendance à la croissance des bénéfices moins rapide que par le passé”, a tempéré Romain Boscher, responsable des actions chez Groupama. “Il n’y a pas vraiment de déceptions, mais parfois le marché s’était un peu emballé, comme dans le cas du secteur bancaire”, a-t-il ajouté. La rentabilité de BNP Paribas et Société Générale a résisté à la hausse des taux d’intérêts de la Banque centrale européenne, qui pénalise leur activité de crédit, mais les analystes craignent qu’une concurrence plus vive finisse par grignoter les marges bénéficiaires en 2007. Trois autres géants du CAC 40 sont attendus la semaine prochaine, Axa, Arcelor Mittal et EDF, qui affiche une croissance spectaculaire à l’international, où l’électricien réalise 47% de ses ventes. EDF pourrait même annoncer mercredi un bénéfice brut de 14 milliards d’euros et un bénéfice net de 5 milliards d’euros, selon Exane BNP Paribas. Le même jour, le leader mondial de l’acier Arcelor Mittal devrait publier un bénéfice brut supérieur à 15 milliards d’euros, selon le consensus des analystes, mais l’incertitude demeure sur les provisions qu’il affichera. L’assureur AXA devrait pour sa part franchir le seuil de 5 milliards d’euros de bénéfice net et en reverser 40% à 50% sous forme de dividende, selon la banque américain JPMorgan. Ces résultats nourrissent le débat sur la distribution aux actionnaires de ces excédents de trésorerie, Total ayant mobilisé un tiers de ses bénéfices pour des rachats d’action et un autre tiers pour relever de 15% son dividende. Parmi les autres sociétés les plus généreuses, le dividende a été relevé de 19,2% chez BNP Paribas et de 16% à la Société Générale. Cependant, une étude de l’agence CapitalCom auprès de 863 actionnaires français montre que le dividende n’est plus pour eux la priorité. Le plus motivant pour l’actionnaire est “la stratégie de l’entreprise et son potentiel à faire progresser l’action”, pour 74% d’entre eux, seulement 5% citant le rachat de ses propres actions et 38% le montant du dividende. Les sociétés hésitent à investir à nouveau, mais préfèrent pour l’instant se désendetter, selon les analystes. Aux Etats-Unis également, “les bilans des entreprises sont particulièrement riches en cash”, observe Valérie Plagnol, économiste au Crédit Mutuel CIC. “La reprise et la croissance sont plutôt des phases d’accélération de l’endettement”, mais pour l’instant, “cela n’a pas été le cas durant la période de reprise actuelle”, ajoute l’économiste. |
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