Croissance française : 2% confirmés en 2006, note optimiste en fin d’année

 
 
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La croissance du PIB français au 4e trimestre 2006 et sur l’ensemble de l’année

[20/02/2007 13:44:44] PARIS (AFP) La croissance française a été de 2% en 2006, a confirmé mardi l’Insee, mais cette année plutôt décevante s’est terminée sur une note encourageante, selon les analystes qui soulignent les bonnes performances retrouvées des exportations et des investissements.

L’Insee a, comme de coutume, publié une évaluation affinée de la croissance au 4e trimestre 2006, une semaine après sa première estimation. Il en ressort que la croissance sur l’ensemble de l’année s’est bel et bien limitée à 2%.

Au quatrième trimestre, le produit intérieur brut a progressé de 0,6%, ce qui “fait un taux de croissance tout à fait satisfaisant” en rythme annuel, s’est félicité mardi le ministre délégué au Budget Jean-François Copé, interrogé par l’AFP.

Avec 2% sur l’année, en grande partie pour cause de “trou d’air au troisième trimestre”, la France est tout de même dans le bas du tableau au sein de l’Eurogroupe où la croissance s’est élevée l’an dernier en moyenne à 2,7%.

La France a enregistré en 2006 un déficit commercial record de 29 milliards d’euros, qui a eu un impact négatif de 0,4 point sur la croissance, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques.

Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia a souligné cette faiblesse pour expliquer la révision à la baisse de la prévision de croissance 2007 pour la France réalisée par la Commission (2,2% contre 2,3% précédemment).

En France, a-t-il dit, “la demande interne n’est pas assez vive pour compenser l’impact négatif” du commerce extérieur.

Et pourtant, au dernier trimestre, “la bonne nouvelle est enfin venue du commerce extérieur”, se réjouit Mathieu Kaiser, analyste à BNP Paribas. Il a en effet apporté une contribution positive à la croissance à hauteur de 0,3 point.

Pour Alexander Law, du cabinet d’études sectorielles Xerfi, cela montre que “la France est très loin d’avoir été larguée par le dynamisme du commerce international en fin d’année dernière”.

Comment le commerce extérieur peut-il avoir un impact positif sur la croissance alors qu’il atteint un déficit record? Simplement parce qu’en fin d’année, les exportations ont progressé bien plus que les importations. C’est cette évolution qui est mesurée, et non le solde lui-même.

Dans le rôle de Cassandre, Mathilde Lemoine (HSBC) souligne que la hausse des importations en volume s’est accompagnée d’une baisse des prix. Or “jouer sur les prix ne nous permettra jamais d’être aussi compétitif que les Chinois”, avertit-elle.

L’optimisme de ses confrères ne repose pourtant pas uniquement sur le commerce extérieur. Mathieu Kaiser se réjouit de la bonne tenue des investissements qui, au quatrième trimestre “contribuent autant à la croissance du PIB que la consommation (+0,2 point)” et ce, grâce aux entreprises non financières, “un bon présage pour l’activité future”, selon lui.

Au fond, résume Nicolas Bouzou, du cabinet Asterès, “la croissance n’a pas été forte au quatrième trimestre, mais sa configuration est plutôt saine”. Selon lui, “la direction prise par l’économie française est incontestablement la bonne”.

C’est ce qui fait dire à M. Bouzou que la croissance pourrait “dépasser légèrement la barre des 2% en 2007”, tandis que M. Kaiser prévoit 2,1% et Mathilde Lemoine, plus pessimiste, 1,6%.

 20/02/2007 13:44:44 – © 2007 AFP