[21/02/2007 14:51:40] LUXEMBOURG (AFP) Le géant de l’acier Arcelor Mittal a accusé une baisse de son bénéfice net en 2006 pour les premiers résultats annuels de son histoire, sept mois après le rachat de l’européen par le groupe de l’homme d’affaires indien Lakshmi Mittal au terme d’une bataille acharnée. Le bénéfice net pro forma du numéro un mondial du secteur a reculé de 4,4%, à 6,349 milliards d’euros mais reste au-dessus des prévisions des analystes de 6,1 milliards. Les ventes ont augmenté de près de 10% à 70,534 milliards. En cause notamment: les difficultés de ses aciers plats aux Etats-Unis, utilisés dans l’automobile, confrontés à des déstockages des clients qui font baisser les prix. Le groupe a tenu ses promesses en terme de résultat brut d’exploitation (Ebitda) même si celui-ci se situe dans le bas de la fourchette de ses prévisions à 12,161 milliards d’euros, et largement en-deçà de ce qu’attendait le marché (12,9 milliards). Ces résultats “montrent la force du groupe fusionné”, a commenté le PDG Lakshmi Mittal, lors d’une conférence de presse, sa première dans l’ancien quartier général d’Arcelor, depuis l’annonce de la fusion fin juin. Vers 14H00 GMT, le titre Arcelor Mittal perdait cependant 0,26% à 38,11 euros, dans un marché en baisse de 0,38%. Le titre avait atteint la veille un record historique en séance à 39,35 euros. Le groupe a également annoncé la distribution de 2,4 milliards de dollars à ses actionnaires, conformément à sa promesse de leur reverser 30% des profits. “L’intégration avance bien” et doit être finie “en juillet”, a par ailleurs assuré M. Mittal, annonçant que le groupe avait réalisé 269 millions de dollars de synergies en 2006 et tablait sur 500 millions supplémentaires au premier trimestre 2007, sur un total de 1,6 milliard attendus. Si le groupe est resté prudent sur ses perspectives pour 2007, il s’est néanmoins montré confiant. “2007 sera une bien meilleure année que 2006 pour Arcelor Mittal”, a affirmé le directeur financier, Aditya Mittal. “Nous restons très optimistes sur (l’évolution du) marché de l’acier” mais “nous devrons compenser la hausse des matières premières”, a-t-il dit. Arcelor Mittal s’attend à un “marché stable” et à un Ebitda compris entre 4 et 4,2 milliards de dollars au premier trimestre et table sur une croissance de l’Ebitda sur l’exercice, sans donner de précisions chiffrées. Les perspectives d’évolution des prix sont “très bonnes” et “le marché américain fait son retour”, même si la rentabilité des aciers plats américains devrait “souffrir” en début d’année, a souligné Aditya Mittal. Les aciers plats en Europe devraient eux continuer à tirer leur épingle du jeu, alors que le groupe vient d’annoncer une hausse de 5% des prix à compter du 1er avril. Les aciers longs américains et européens, utilisés dans la construction, devraient voir leur performances financières s’améliorer. Lakshmi Mittal a salué “la bonne nouvelle de la consolidation pour la sidérurgie”, se félicitant d’avoir lancé le mouvement, alors que l’indien Tata vient de racheter l’anglo-néerlandais Corus, dernier exemple de la frénésie de fusion-acquisitions du secteur. Toujours aussi gourmand, le groupe qui vient de racheter le mexicain Sicartsa, a fait une “offre préliminaire” sur le groupe minier indien Sesa Goa, a affirmé M. Mittal, confirmant des informations de presse. Mais le patron du géant de l’acier n’a pas indiqué s’il avait d’autres cibles en vue. Il a répété qu’il “évaluait ses options” quant à un recours en justice, alors que le gendarme de la Bourse brésilien lui demande de relever son offre sur les minoritaires de sa filiale au Brésil, ce qui pourrait alourdir de 4 milliards d’euros la facture du rachat d’Arcelor par Mittal. “Le groupe est capable de financer”, a assuré néanmoins Aditya Mittal. |
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