EDF réalise un profit historique, reste flou sur sa stratégie d’acquisitions

 
 
SGE.UPM85.220207065559.photo00.quicklook.default-183x245.jpg
Résultats comparés 2005-2006 d’EDF

[22/02/2007 06:56:23] PARIS (AFP) Le groupe français EDF a annoncé des profits records en 2006, grâce notamment à une forte croissance de ses activités internationales, en laissant sans réponse les interrogations sur sa stratégie en matière d’acquisitions.

EDF a enregistré un bénéfice net de 5,6 milliards d’euros, en hausse de 73,5%, pour un chiffre d’affaires de 58,9 milliards (+15,4%). A la Bourse de Paris, l’action EDF perdait vers 15H50 (14H50 GMT) 0,82% à 56,63 euros, dans un marché en baisse de 0,41%, après avoir atteint à nouveau en début de matinée son sommet historique en séance, à 58,87 euros.

Ces résultats s’inscrivent “dans un contexte de prix de l’énergie élevés en Europe et d’évolution modérée des tarifs en France”, a commenté le PDG Pierre Gadonneix. En France, l’augmentation de 1,7% des tarifs, entrée en vigueur le 15 août, “a eu un impact limité sur la progression du chiffre d’affaires”, souligne EDF. En revanche, dans le reste de l’Europe, le groupe allemand EnBW, détenu à environ 45% par EDF, a enregistré un bénéfice record d’un milliard d’euros, quasiment doublé. En Italie, le numéro deux de l’électricité Edison, racheté partiellement en 2005 par EDF, a profité du développement des ventes.

Au Royaume-Uni néanmoins, les résultats de la filiale EDF Energy ont déçu, avec un excédent brut d’exploitation en recul de 2,9%, en raison notamment de coûts pour accompagner le développement commercial.

“Nous sommes entrés dans une période d’investissements massifs”, pour laquelle “il fallait des opérateurs de grande taille en Europe comme EDF”, a souligné M. Gadonneix. Il a mis en avant les investissements importants du groupe en 2006, qui se sont élevés à 5,9 milliards, en hausse de 14,8%. L’endettement financier net d’EDF s’est réduit de 19,7%, à 14,932 milliards. EDF s’est engagé fin 2005 à investir 40 milliards d’euros sur la période 2006-2010, dont plus de la moitié en France, concernant la production, le transport et la distribution d’électricité.

Le groupe n’a pas donné beaucoup d’indications sur sa stratégie, notamment sur d’éventuelles acquisitions, alors que le secteur de l’énergie est en pleine concentration en Europe. Par capitalisation boursière, EDF reste actuellement le numéro un en Europe (environ 104 milliards d’euros), mais sera dépassé par le nouveau géant issu du mariage en cours entre l’allemand EON et l’espagnol Endesa.

SGE.UPM85.220207065559.photo01.quicklook.default-195x245.jpg
Pierre Gadonneix, PDG d’EDF, sur le chantier du futur réacteur de nouvelle génération EPR, le 10 octobre 2006 à Flamanville (Photo : Mychèle Daniau)

M. Gadonneix a indiqué qu’EDF, même s’il était d’abord engagé dans les investissements, “en particulier en France”, disposait désormais “de marges de manoeuvre” pour “participer à des opérations majeures” d’acquisition en Europe, qui ne se feraient cependant qu’à “des prix raisonnables”. EDF est “intéressé à toute opportunité” d’acquisition, dans l’électricité comme dans le gaz, a-t-il dit, comme l’an dernier, sans donner plus de précisions sur les pays concernés.

M. Gadonneix a par ailleurs indiqué qu’EDF entendait “prendre part au renouveau de l’énergie nucléaire dans le monde”, avec quatre “cibles” privilégiées: la Chine –où EDF est en discussion avancée pour participer à la construction de deux réacteurs nucléaires EPR de troisième génération–, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et l’Afrique du Sud. La construction de l’EPR à Flamanville (Manche), qui devrait commencer à la fin de l’année, est “une formidable opportunité” et devait “permettre à EDF et à la France d’exporter sa compétence ailleurs”, a-t-il dit.

 22/02/2007 06:56:23 – © 2007 AFP