[23/02/2007 16:07:09] MESEBERG (AFP) La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Jacques Chirac ont affirmé vendredi leur volonté commune de parvenir à un règlement équitable de la crise de l’avionneur européen Airbus et d’éviter qu’elle n’envenime les relations franco-allemandes. Les deux dirigeants, qui se sont rencontrés pour un sommet informel au château de Meseberg, près de Berlin, ont indiqué dans un communiqué souhaiter “un partage équitable des efforts” pour redresser l’avionneur en difficultés, mais n’ont pas, comme prévu, pris de décisions à la place des dirigeants de l’entreprise. M. Chirac a affirmé que la direction du groupe d’aéronautique et de défense EADS, maison mère d’Airbus, prendra sa décision “dans un délai maintenant très rapide”. “Lors des restructurations d’entreprise, de tels débats sont des processus normaux. Mais un tel débat ne doit pas conduire à enfoncer un coin dans les relations entre nos deux pays”, a martelé la chancelière conservatrice au cours d’une conférence de presse commune, affirmant que la France et l’Allemagne “croient au projet” Airbus, qui est une “histoire à succès”. Il faut, a encore dit Mme Merkel, une “répartition juste des charges et des chances” entre les deux pays, y compris en ce qui concerne “l’avenir des nouvelles technologies” qui seront utilisées pour les futurs avions. “Nous sommes fermement persuadés que l’avenir d’Airbus et d’EADS est un projet qui doit continuer à être soutenu politiquement par la France et l’Allemagne”, mais, a-t-elle ajouté, c’est au groupe EADS de prendre “les décisions nécessaires”. L’entreprise doit cependant veiller à préserver sa compétitivité, a-t-elle souligné, “afin de ne pas se retrouver dans un ou deux ans devant des problèmes similaires”. Jacques Chirac de son côté s’est déclaré opposé à tout “licenciement sec” et à toute “suppression de sites qui ne soit pas organisée ou compensée” chez Airbus. Tous deux ont insisté sur le principe “d’équité”, qui devait présider à la restructuration. M. Chirac a souhaité que ce principe soit maintenu “dans le cadre d’un dialogue social fort et responsable”. Le président français a affirmé que “les premières propositions” du plan “Power8”, qui n’a pas été rendu public, “respectaient en gros le principe d’équité”. “En gros, la France était un peu plus pénalisée” que l’Allemagne, du fait qu’Airbus emploie à l’heure actuelle plus de salariés français que d’Allemands, a-t-il remarqué. Ce sommet est, avant son départ très probable de l’Elysée le 16 mai, le dernier du président Chirac avec la chancelière dans le format dit “de Blaesheim”, un type de rencontres sans ordre du jour pré-établi. “C’est un souvenir qui restera inscrit dans mon coeur”, a déclaré le président français, après que la chancelière eut souligné la portée “symbolique” de la présence de M. Chirac comme premier hôte étranger dans cette nouvelle résidence du gouvernement allemand dans le Brandebourg. Le chef de l’Etat français en a profité pour se livrer à un plaidoyer pour l’amitié franco-allemande, laquelle demeure à ses yeux d’une importance “vitale” au sein de l’Union européenne: “chaque fois que la France et l’Allemagne ont eu des divergences de vues, l’Europe s’est arrêtée”, a-t-il dit dans une mise en garde qui pouvait s’adresser à son successeur à l’Elysée. En Europe, “ce qui est jeu, ce n’est pas la défense d’intérêts nationaux”, mais “la défense de la démocratie et de la paix”, a déclaré M. Chirac, rappelant que grâce à l’Europe, la paix avait été préservée sur le continent après les ravages des conflits mondiaux. |
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