La Banque mondiale crée un fonds d’assurance post-catastrophes aux Caraïbes

 
 
SGE.AUV02.260207214108.photo00.quicklook.default-163x245.jpg
Le président de la Banque Mondiale Paul Wolfowitz lors d’une conférence de presse, le 18 octobre 2006 à Paris (Photo : Bertrand Guay)

[26/02/2007 21:42:11] WASHINGTON (AFP) La Banque mondiale (BM) a lancé lundi à Washington le premier mécanisme d’assurance pour les pays frappés par des catastrophes naturelles, qui offrira en cas d’urgence des liquidités immédiates à 18 pays des Caraïbes.

“Ce mécanisme d’assurance des risques pour les catastrophes dans les Caraïbes (CCRIF) va être très important pour aider les pays vulnérables en permettant de commencer rapidement les réparations. Et pour les citoyens les plus vulnérables dans ces pays, ce mécanisme va les aider à reconstruire leur vie plus rapidement”, a déclaré le président de la Banque mondiale Paul Wolfowitz, à l’ouverture d’une conférence destinée à collecter de l’argent pour alimenter ce programme.

La conférence a permis de recueillir 47 millions de dollars auprès des donateurs lundi ce qui permettra de constituer un fonds de garantie avant le début de la prochaine saison des cyclones en juin.

“Une des lacunes des dispositifs actuels de gestion des catastrophes naturelles est qu’après qu’un ouragan ou un tremblement de terre a frappé” un pays, “le gouvernement est occupé à chercher le soutien de bailleurs de fonds”, a expliqué à l’AFP Caroline Anstey, directrice des Caraïbes à la BM.

Un décalage se produit entre le moment où le désastre survient et celui où sont débloqués les fonds destinés aux premiers secours, “or ce laps de temps est extrêmement important”, tant pour le fonctionnement des institutions — le versement des salaires par exemple — que l’arrivée de l’aide proprement dite, a-t-elle souligné.

“L’idée générale (de ce nouveau système) est de mettre en place un mécanisme de fonds commun régional”, auquel contribueront 18 pays de la région et d’autres donateurs, pour “faire face aux besoins immédiats en liquidités consécutifs à une catastrophe naturelle”, a précisé Caroline Anstey.

Le système doit fonctionner comme une mutuelle d’assurance, a détaillé Francis Ghesquiere, spécialiste de l’Urbanisme en Amérique Latine et dans les Caraïbes à la BM, responsable du projet.

“Tous les pays participent” à un fonds commun “et partagent les risques”, a expliqué l’expert.

Chaque Etat prenant part au système devra payer une prime calculée en fonction de ses propres risques. Ces sommes abonderont le fonds, ainsi que des contributions de pays tiers.

M. Ghesquiere a insisté sur le fait que ce système n’était pas destiné à couvrir toutes les dépenses liées aux catastrophes naturelles, mais uniquement à pallier “le défaut de liquidités” immédiatement après un désastre.

Ce mécanisme, basé sur une répartition des risques destinée à diminuer, jusqu’à 40%, les primes que les pays paient aujourd’hui, a été élaboré à la demande des membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), une des zones géographiques les plus touchées par les catastrophes naturelles.

Parmi les autres pays qui ont apporté un soutien financier figurent le Canada, la France, la Grande Bretagne, le Japon ainsi que des institutions comme la Banque de développement des Caraïbes et la Banque mondiale elle-même.

La responsable a ajouté que le CCRIF est le premier dispositif de cette nature au monde.

“Il s’agit d’un (programme) pilote qui peut aussi être étendu pour couvrir les besoins d’autres pays”, a-t-elle ajouté.

La CARICOM, créée en 1973, réunit 15 pays des Caraïbes -Antigua-et-Barbuda, Bahamas, Barbade, Belize, Dominique, Grenade, Guyana, Haïti, Jamaïque, Montserrat, Sainte-Lucie, Saint-Christophe-et-Niévès, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Suriname et Trinité-et-Tobago-, ainsi que plusieurs territoires en qualité d’observateurs.

 26/02/2007 21:42:11 – © 2007 AFP