[27/02/2007 16:06:55] PARIS (AFP) L’Insee a lancé mardi un calculateur pour permettre à chaque Français de déterminer l’inflation qu’il subit, initiative qui vise à “éclairer le débat” sur l’évaluation de la hausse des prix, relancé par les candidats à la présidentielle. Passage à l’euro, hausse des prix des fruits et légumes, de l’essence ou du tabac: ces dernières années bon nombre de ménages ont eu le sentiment d’une envolée des prix. Pourtant, à en croire l’Insee, l’inflation demeure très sage, avec une hausse de 1,6% en moyenne en 2006, après 1,8% en 2005. C’est pour tenter d’expliquer ce hiatus, source de polémiques récurrentes, que l’Insee a créé ce “simulateur” d’inflation, copie quasi-conforme de ce qui existe déjà en Allemagne et en Grande-Bretagne. La mesure officielle de l’inflation, réalisée chaque mois par l’Insee via son indice des prix à la consommation (IPC), “retrace des évolutions moyennes” mais elle “ne correspond à aucune situation réelle”, a expliqué Dominique Guédès, chef de la division des prix à la consommation de l’Insee, lors d’un point presse. Le nouvel outil permet d’appréhender la situation de chacun, à condition toutefois d’avoir un accès internet pour se rendre sur le site (www.insee.fr) ainsi qu’une idée assez précise de la répartition de ses dépenses. Une fois sur la page d’accueil, il faut entrer le poids des dépenses consacrées à 12 postes important: loyer, alimentation, habillement, transports, électricité, gaz, tabac, carburants notamment. Pour un locataire en région parisienne, le loyer représentera par exemple 25% de son budget mais, s’il n’a pas de voiture, il n’aura pas de dépenses de carburants. Un propriétaire vivant dans une zone rurale n’aura pas à débourser de loyer mais ses charges de fioul de chauffage et d’essence seront élevées. A partir de ces données, et en fonction de la hausse des prix de chacun de ces postes, le simulateur calcule un indice personnalisé, à comparer avec l’indice officiel pour voir si l’on est au dessus ou en dessous de l’inflation moyenne. Avec, à l’arrivée, des résultats contrastés. En raison du renchérissement du tabac, “un gros fumeur subit en moyenne depuis 2000 une inflation de 2,3% par an contre 1,8%” pour l’ensemble des Français, a souligné par exemple M. Guédès. Car les hausses de prix varient beaucoup d’un poste à l’autre: si le tabac, les loyers, l’essence et le gaz ont beaucoup augmenté ces dernières années, l’habillement, l’électricité, le secteur de la santé, les automobiles ont connu une inflation inférieure à la moyenne. Pour l’Insee, ces écarts expliquent en grande partie le décalage entre inflation officielle et hausse des prix perçue. “Les ménages se focalisent sur un petit nombre de produits”, dont les prix ont augmenté, tel l’alimentaire, et ne remarquent plus ceux dont les étiquettes baissent, tels les appareils ménagers, a estimé Françoise Morel, chef du département des conditions de vie des ménages. Tout en soulignant que son indice des prix à la consommation “reste tout à fait valide” et demeure la seule référence officielle, l’Insee espère que cet instrument “pédagogique” permettra “d’éclairer le débat”, relancé par les candidats à la présidentielle. Nicolas Sarkozy (UMP) avait estimé fin novembre que “les indices habituels de calcul de l’inflation ne (reflètaient) pas la réalité de la hausse des prix au quotidien”, tandis que Ségolène Royal (PS) a proposé récemment la création de trois indices des prix différents, selon les revenus. |
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